Une vague d’inondations d’une violence inouïe s’abat actuellement sur les régions méridionales de la Thaïlande, entraînant dans son sillage mort et dévastation. D’après les derniers rapports officiels, le bilan s’élève désormais à 25 victimes, tandis que plus de 660 000 foyers ont été durement touchés par les flots déchaînés. Face à l’ampleur du désastre, les autorités thaïlandaises se mobilisent pour porter secours aux sinistrés et entamer la reconstruction des zones ravagées.
Des pluies diluviennes à l’origine du drame
Depuis le 22 novembre, des précipitations d’une intensité exceptionnelle s’abattent sans répit sur le sud du pays, provoquant des crues dévastatrices. Parmi les provinces les plus meurtries figure celle de Songkhla, où l’on déplore déjà 9 pertes humaines. Au total, ce sont dix régions qui ont été submergées par les eaux, depuis Chumphon jusqu’à la frontière malaisienne longeant le golfe de Thaïlande.
Un lourd tribut humain et matériel
Si le nombre exact de personnes affectées reste à déterminer, l’ampleur des dégâts ne fait aucun doute. Rien que dans les provinces de Pattani, Narathiwat, Songkhla et Yala, plus de 22 000 habitants ont dû être évacués de leurs maisons envahies par les flots. Des images poignantes, relayées par les médias locaux, montrent l’eau s’engouffrant dans les habitations, les écoles et les plantations d’hévéas, culture prédominante dans la région.
J’ai perdu au moins trois millions de bahts (83 000 euros).
Suwas Bin-Uma, éleveur de poulets sinistré dans la province de Songkhla
Les témoignages des rescapés illustrent l’étendue de la catastrophe. Suwas Bin-Uma, propriétaire d’un élevage de volailles à Songkhla, a vu son cheptel de 10 000 bêtes entièrement décimé, représentant une perte abyssale de 83 000 euros. Dans le village d’Abdullah Abu, à Yala, l’eau a atteint jusqu’à 7 mètres de hauteur, submergeant totalement les habitations.
La Malaisie voisine également frappée
Les inondations n’ont pas épargné la Malaisie limitrophe, faisant 5 morts jusqu’à présent. Plus de 94 000 personnes y attendent toujours de pouvoir regagner leurs foyers, tandis que les eaux continuent leur lente décrue. Dans l’État de Kelantan, des maisons entières restent cernées par les flots, forçant les habitants à écoper sans relâche pour tenter de limiter les dégâts.
Le réchauffement climatique en cause
Si les épisodes de mousson sont récurrents en Asie du Sud-Est, les experts s’accordent à dire que le changement climatique exacerbe leur intensité et leur pouvoir destructeur. Le récent typhon Yagi, qui a sévi en septembre dernier, avait déjà provoqué des inondations meurtrières en Thaïlande, au Vietnam, en Birmanie et au Laos, faisant des centaines de victimes.
Les autorités se mobilisent
Face à l’urgence de la situation, le gouvernement thaïlandais a débloqué 50 millions de bahts (environ 1,4 million d’euros) pour chaque province touchée. Les familles sinistrées percevront également une aide individuelle de 9 000 bahts (250 euros). Des équipes de secouristes ont été déployées pour distribuer vivres et produits de première nécessité aux habitants isolés par les eaux.
La Première ministre Paetongtarn Shinawatra s’est rendue dans la province de Chiang Rai, durement frappée en septembre, pour coordonner les efforts de reconstruction. Car au-delà de l’urgence immédiate, c’est tout le défi du long processus de retour à la normale qui attend les régions dévastées. Un défi d’autant plus ardu que les pertes, estimées à plus de 46 milliards de dollars lors des inondations massives de 2011, risquent d’obérer durablement l’économie thaïlandaise.
Alors que les intempéries sont encore attendues jusqu’à jeudi, l’heure est à la mobilisation pour venir en aide aux sinistrés et panser les plaies de cette catastrophe dévastatrice. Un nouveau coup dur pour la Thaïlande et les pays voisins, déjà fortement éprouvés par les caprices d’un climat de plus en plus imprévisible et violent.
