Ce dimanche soir, un fragile retour à la normale semble s’amorcer en Essonne après les importantes inondations qui ont touché le département ces derniers jours. Pourtant, dans certaines zones, l’eau stagne encore et l’incertitude persiste. Entre écoles fermées, hôpitaux évacués et habitations envahies par les flots, le bilan est lourd. Mais peu à peu, la décrue s’installe et avec elle l’espoir d’un retour progressif à la vie d’avant.
L’Orge et l’Yerres en crue : le pic enfin passé
D’après les dernières informations, le pic de crue a été atteint dans la nuit de samedi à dimanche pour les communes longeant l’Orge et l’Yerres, les deux rivières les plus impactées par ces inondations record. Un soulagement pour les habitants qui redoutaient que la montée des eaux se poursuive encore. Pourtant, la décrue s’annonce très progressive.
À Sainte-Geneviève-des-Bois par exemple, de nombreuses rues et habitations restent encore sous les eaux en ce dimanche soir. « J’ai plus d’un mètre d’eau dans mon jardin et mon garage est complètement inondé », témoigne Abdelkader, un riverain désemparé. Autour de l’Yerres et de l’Yvette, c’est l’heure du nettoyage, mais la tâche s’annonce longue et difficile.
Vers une réouverture des établissements scolaires
Fermées en urgence vendredi dernier face à la montée des eaux, la plupart des écoles devraient rouvrir leurs portes ce lundi. C’est le cas notamment des établissements de Longjumeau, Épinay-sous-Sénart ou Brunoy qui avaient dû être évacués. Seules quelques exceptions demeurent, comme l’école Charles-Perrault de Longjumeau où l’incertitude persiste ce dimanche soir.
Plus complexe en revanche pour le collège Juliette-Adam de Gif-sur-Yvette. Avec 50 cm d’eau dans la cour et le rez-de-chaussée, impossible d’accueillir les 600 élèves. « Ils suivront les cours à distance grâce aux ordinateurs fournis par le département », a annoncé le vice-président en charge des collèges. Une distribution d’urgence est prévue ce lundi soir pour les 6e qui n’en sont pas encore équipés.
L’hôpital du Val d’Yerres de nouveau opérationnel
Autre défi de taille, la remise en route de l’hôpital privé du Val d’Yerres à Quincy-sous-Sénart. Évacué par précaution vendredi, l’établissement a pu réintégrer ses locaux ce dimanche. « Toutes les chambres ont été nettoyées, les matériels sensibles vérifiés. Nous sommes opérationnels pour accueillir à nouveau les patients dès lundi matin », assure la direction. Une trentaine de patients avaient dû être transférés vers d’autres hôpitaux du département.
Routes coupées, transports perturbés
Si la décrue se confirme, de nombreux axes restent coupés à la circulation ce dimanche soir en raison des inondations. C’est le cas de la RD 117 entre Morsang-sur-Orge et Sainte-Geneviève-des-Bois, de la RD 257 à Épinay-sur-Orge ou encore de la RD 31 entre Yerres et Brunoy. Des déviations ont été mises en place mais les conditions de circulation s’annoncent encore très compliquées pour ce début de semaine.
Fortement perturbée depuis vendredi, la ligne C du RER reste interrompue entre Juvisy et Versailles-Chantiers. La reprise du trafic est annoncée au mieux pour mardi selon la SNCF, le temps de vérifier l’état des voies et des installations électriques. Des bus de substitution sont mis en place.
Vers un retour progressif à la normale
Malgré ces perturbations, l’Essonne semble sur la voie d’un retour progressif à la normale après ces inondations historiques. Mais pour les sinistrés, le chemin sera encore long. Au-delà des dégâts matériels, le traumatisme est immense. « On a tout perdu, il va falloir tout recommencer à zéro », se désole une habitante de Viry-Châtillon dont le pavillon a été dévasté.
Les jours à venir s’annoncent cruciaux pour évaluer l’étendue des dégâts et accompagner les personnes sinistrées. Déjà, les collectivités locales et les associations se mobilisent pour proposer aide et soutien. Une chose est sûre : la solidarité sera plus que jamais nécessaire pour surmonter cette terrible épreuve. L’Essonne meurtrie peut compter sur l’entraide et la résilience de ses habitants pour se relever.