Depuis plusieurs jours, l’Espagne est frappée par des inondations d’une violence inouïe, faisant de nombreuses victimes et d’immenses dégâts matériels. Mais alors que le bilan ne cesse de s’alourdir, des voix s’élèvent pour pointer du doigt la réactivité des autorités face à cette catastrophe. Les alertes météorologiques ont-elles été émises trop tardivement ?
Une province entière paralysée par les eaux
C’est un véritable déluge qui s’est abattu sur la province de Castellón, située au nord de Valence. Rivières en crue, routes coupées, villages entiers évacués en urgence… Les images des dégâts sont impressionnantes. Selon un dernier bilan, près de 100 personnes auraient perdu la vie, et de nombreuses autres sont encore portées disparues.
Face à l’ampleur du désastre, l’incompréhension et la colère montent chez les habitants. Beaucoup témoignent avoir reçu l’alerte rouge annonçant un “risque extrême” d’inondations seulement lorsque les cours d’eau menaçaient déjà de déborder. Ils dénoncent un signal d’alarme bien trop tardif au vu de la gravité de la situation.
“On aurait dû nous prévenir bien plus tôt, peut-être que ça aurait permis de sauver des vies. Là, on a juste eu le temps de fuir en catastrophe…”
Rafael, habitant de Castellón
Une alerte rouge émise dès mardi
Pourtant, d’après l’agence météorologique espagnole (AEMET), une alerte rouge pour risque d’inondations avait bien été déclenchée dès mardi matin pour la région. Mais visiblement, l’information est arrivée trop tard auprès des populations locales qui n’ont pas eu le temps de s’organiser face à la rapidité et la force des intempéries.
“L’alerte a bien été émise conformément à nos procédures. Après, c’est la responsabilité des autorités locales de relayer l’information.”
Un porte-parole de l’AEMET
Un ping-pong de responsabilités semble donc se jouer entre l’agence météo et les pouvoirs publics locaux. Mais pour les sinistrés, la pilule est dure à avaler. Aurait-on pu anticiper plus tôt ce drame et éviter un tel bilan ?
Une reconstruction qui s’annonce longue et coûteuse
En attendant des réponses, l’heure est au constat des dégâts pour les autorités et à l’organisation des secours. De nombreux villages sont encore coupés du monde, sans eau ni électricité. Des milliers de personnes ont tout perdu et se retrouvent sans logement.
Le roi Felipe VI, qui s’est rendu sur place, a promis l’aide de l’État pour la reconstruction mais le chemin sera long et semé d’embûches. Le coût des dommages se chiffrerait déjà en centaines de millions d’euros. Un véritable traumatisme pour cette région d’ordinaire paisible, désormais meurtrie et en ruines.
Une chose est sûre : de nombreuses questions devront être posées sur la gestion de crise et le système d’alerte dans les prochains jours. Les familles endeuillées et les survivants traumatisés attendent des réponses claires sur ce drame qui aurait peut-être pu être évité, ou du moins atténué dans ses terribles conséquences humaines et matérielles.
Une enquête est d’ores et déjà ouverte pour faire la lumière sur les éventuels manquements et failles dans la procédure d’urgence. Les autorités locales comme nationales se doivent d’apporter des explications aux citoyens, main dans la main avec les services météorologiques.
De nouvelles procédures de prévention et d’anticipation face aux phénomènes climatiques extrêmes doivent impérativement voir le jour pour éviter qu’une telle tragédie se reproduise. C’est une priorité absolue pour restaurer la confiance des populations et honorer la mémoire des disparus.