En cette fin janvier, la Bretagne fait face à une situation dramatique. Des pluies diluviennes se sont abattues sur la région, provoquant des inondations majeures, en particulier dans le département du Morbihan. Les images sont saisissantes : des maisons entières sont submergées par les eaux, les routes ont disparu sous les flots, et les habitants se retrouvent piégés chez eux, impuissants face à la montée des eaux.
La Vilaine sort de son lit, semant le chaos
Au cœur de cette catastrophe se trouve la rivière Vilaine. Gonflée par les pluies intenses, elle a rapidement quitté son lit, déversant ses eaux tumultueuses dans les champs, les zones commerciales et les quartiers résidentiels alentours. À Malestroit, les habitants ont été pris de court par la soudaineté et la violence de la crue.
C’est monté d’un coup, on n’a rien pu faire. En quelques minutes, l’eau avait envahi le rez-de-chaussée. On a juste eu le temps de se réfugier à l’étage avec quelques affaires.
témoigne un sinistré, encore sous le choc.
Des maisons transformées en îlots
Dans les rues inondées, le spectacle est désolant. Les maisons se dressent comme des îlots au milieu d’une mer boueuse. Certains habitants sont littéralement prisonniers chez eux, l’eau ayant bloqué portes et fenêtres. Les plus chanceux ont pu se réfugier aux étages, mais beaucoup ont dû être évacués en urgence par les secours.
On fait au mieux pour venir en aide aux sinistrés, mais c’est très compliqué. Il y a de l’eau partout, et le courant est encore fort par endroits. Il faut être très prudent.
explique un bénévole de la sécurité civile.
Une solidarité qui s’organise
Face à l’ampleur de la catastrophe, la solidarité s’organise tant bien que mal. Des bénévoles installent des passerelles de fortune pour permettre aux habitants isolés de sortir de chez eux et d’accéder à des points de ravitaillement. Les pompiers et la sécurité civile sont sur le pont 24h/24 pour porter secours aux personnes en difficulté.
On ne peut pas accéder à certaines maisons autrement qu’en bateau. On fait des rotations pour apporter de la nourriture, des médicaments, et voir si tout le monde va bien.
raconte un pompier volontaire.
Une décrue lente et des dégâts considérables
Si les pluies se sont calmées, la décrue s’annonce très lente. Il faudra plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour que les eaux se retirent complètement. Et les dégâts sont d’ores et déjà considérables. De nombreuses maisons sont inhabitables, des commerces et des entreprises ont perdu une grande partie de leurs stocks et de leur matériel.
C’est une catastrophe. Notre maison est ravagée, on a tout perdu. Je ne sais pas comment on va s’en remettre.
se désole une habitante en larmes.
Un lourd bilan et des questions
Si aucune victime n’est heureusement à déplorer, le bilan matériel est très lourd. Les autorités craignent également des risques sanitaires liés à la stagnation de l’eau et à la pollution potentielle des nappes phréatiques. Des questions se posent aussi sur l’urbanisation croissante des zones inondables et sur les mesures à prendre pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.
Il va falloir repenser l’aménagement du territoire en tenant compte des risques. On ne peut plus construire n’importe où. Il faut aussi renforcer les dispositifs d’alerte et de prévention.
estime un expert en gestion des risques naturels.
En attendant, c’est toute la Bretagne qui se mobilise pour venir en aide aux sinistrés du Morbihan. Des collectes sont organisées, des hébergements d’urgence mis en place. Une belle preuve de solidarité face à l’adversité, mais qui ne suffira malheureusement pas à effacer le traumatisme de ceux qui ont tout perdu sous les eaux en quelques heures.