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Inondations dans le Rhône : Le cauchemar des dépanneurs

Les intempéries records qui ont touché le Rhône ont transformé les rues en torrents, emportant tout sur leur passage, notamment des dizaines de voitures. Pour les dépanneurs, c'est maintenant une course contre la montre pour évacuer ces épaves avant que la situation ne s'aggrave. Un travail titanesque qui nécessite beaucoup d'organisation et de...

Au lendemain des inondations dévastatrices qui ont frappé la région Auvergne-Rhône-Alpes, et plus particulièrement le département du Rhône, les dépanneurs font face à un défi de taille. Avec des dizaines de véhicules emportés par les flots tumultueux, il leur faut maintenant organiser une vaste opération d’évacuation et de récupération, dans une course contre la montre pour limiter les dégâts.

Un véritable cimetière automobile

Le parking d’une zone commerciale de Givors, au sud de Lyon, offre un spectacle de désolation. Des carcasses de voitures s’amoncellent, certaines complètement retournées, d’autres encastrées les unes dans les autres. «On se croirait dans un film apocalyptique», confie un riverain, encore sous le choc. Face à l’ampleur de la tâche, les dépanneurs s’activent depuis l’aube pour tenter de remettre un semblant d’ordre dans ce chaos.

Philippe Duplessy, professionnel expérimenté du dépannage automobile, n’a jamais vu ça en 20 ans de carrière. «D’habitude on intervient pour des pannes, des accidents… Mais là, c’est du jamais vu. Les voitures sont dans un état lamentable, la plupart sont bonnes pour la casse», explique-t-il tout en actionnant le treuil de sa dépanneuse pour hisser un énième véhicule sinistré.

Plus de 30 véhicules dépannés en 24h

En seulement une journée, Philippe et son équipe ont déjà remorqué plus d’une trentaine d’épaves. Un rythme effréné qui ne leur laisse aucun répit. «Les appels n’arrêtent pas, tout le monde veut qu’on vienne les dépanner en priorité. Mais il faut qu’on s’organise, qu’on établisse un ordre de passage. Certains comprennent, d’autres s’impatientent…» témoigne le dépanneur, qui enchaîne les interventions sans relâche depuis hier.

Une situation d’urgence qui nécessite une coordination sans faille. Sur place, Régis Benatar, mandaté par plusieurs compagnies d’assurance, fait le lien entre les experts, les dépanneurs et les assurés. «On essaie de fluidifier les choses, de rassurer les gens aussi. Beaucoup sont encore sous le choc et ne réalisent pas bien ce qui leur arrive», confie-t-il, le téléphone vissé à l’oreille.

Un casse-tête logistique

Mais récupérer les véhicules n’est que la partie émergée de l’iceberg. Encore faut-il pouvoir les stocker quelque part en attendant que les experts des assurances puissent les examiner et statuer sur leur sort. Un vrai casse-tête pour Philippe, dont le garage est déjà bondé. «On a dû improviser, on entrepose les épaves sur un terrain vague à côté, prêté par un voisin. Mais si ça continue comme ça, il va nous falloir un hangar désaffecté!» lâche-t-il, mi-amusé mi-inquiet.

Une inquiétude partagée par de nombreux professionnels du secteur, qui craignent de manquer rapidement de place si les opérations de dépannage devaient se prolonger. «On n’a jamais eu à gérer un afflux pareil, ça dépasse tout ce qu’on a pu connaître. Il va falloir s’adapter, trouver des solutions», souligne Régis Benatar, qui table sur au moins une semaine de travail intense.

Les dépanneurs, ces héros de l’ombre

Au milieu de ce marasme, les dépanneurs font figure de véritables héros. Malgré la fatigue et le stress, ils ne ménagent pas leurs efforts pour venir en aide aux sinistrés. «On n’est pas là pour faire du chiffre, mais pour rendre service. Ces gens ont tout perdu, la moindre des choses c’est d’essayer de leur faciliter un peu la vie», assure Philippe, qui refuse de facturer ses interventions aux plus démunis.

Un altruisme salué par les autorités locales, qui ont tenu à rendre hommage à ces professionnels de l’ombre, trop souvent oubliés. «Ils accomplissent un travail formidable, dans des conditions souvent difficiles. Leur mobilisation force le respect», a déclaré le maire de Givors, lui-même touché par les inondations.

On a beau avoir l’habitude des situations de crise, là ça dépasse l’entendement. Mais on ne va rien lâcher, on sera là jusqu’au bout pour aider les gens à s’en sortir.

Philippe Duplessy, dépanneur

Des mots qui résonnent comme une promesse, celle de ne pas abandonner les sinistrés à leur sort. Car au-delà des dégâts matériels, c’est tout un territoire qui est meurtri, et qui devra se reconstruire. Un long chemin semé d’embûches, mais que les habitants du Rhône, épaulés par la solidarité et le dévouement des dépanneurs, sauront parcourir. Pour que la vie reprenne, malgré tout, ses droits.

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