En cette année olympique, les stars de l’athlétisme mondial se préparent pour briller aux Jeux de Paris 2024. Mais selon le Norvégien Jakob Ingebritsen, champion olympique du 1500m, il faudrait que les meilleurs s’affrontent bien plus souvent lors des meetings pour captiver le public et les médias. Un enjeu crucial pour ce sport numéro 1 des JO mais qui peine à passionner les foules le reste du temps.
Un “mile de rêve” pour lancer la saison
C’est ce week-end lors du Prefontaine Classic à Eugene que le prodige scandinave lance sa saison estivale, à deux mois des Jeux Olympiques. Au programme, un 1609m (mile) de très haut niveau où il retrouvera ses grands rivaux britanniques, Josh Kerr, champion du monde en titre, et Jake Wightman, titré en 2022 dans l’Oregon. La densité est énorme avec encore plusieurs autres cadors des courses de demi-fond.
Pour Ingebritsen, c’est exactement le genre de course qu’il faudrait proposer bien plus régulièrement, et pas seulement sur une ou deux compétitions phares par an :
C’est très important d’avoir des confrontations pour donner envie au public et aux médias. Il ne faut pas garder ça pour une ou deux courses dans la saison.
Jakob Ingebritsen
L’athlétisme doit miser sur les duels
Le Norvégien, qui détient aussi deux titres mondiaux et quatre couronnes européennes, estime que l’intérêt général d’une saison ne peut pas se contenter de chronos rapides. Ce sont les grands duels entre les stars qui créent l’engouement et le spectacle. Des sommets qui selon lui devraient devenir la norme et non l’exception dans le calendrier :
On ne doit pas mettre cette course sur un piédestal. J’aimerais qu’on puisse proposer ce genre de course à chaque fois, c’est ce que veulent les gens.
Jakob Ingebritsen
Le défi de relancer l’intérêt
À 23 ans, Ingebritsen se pose donc en porte-parole d’un athlétisme plus attractif, lui qui avait zappé la saison hivernale pour soigner une blessure au tendon d’Achille. Mais pour réussir ce pari, encore faudrait-il que ses adversaires jouent le jeu. Josh Kerr, avec qui les relations sont assez fraîches, a été relancé sur le sujet :
Nous sommes deux compétiteurs féroces à vouloir être les meilleurs du monde, et ça ne va pas changer. Je ne suis pas là pour dissiper des tensions, mais pour courir un mile fantastique.
Josh Kerr
Des propos qui laissent à penser que l’Écossais n’ira pas forcément dans le sens de son rival norvégien. Pourtant, comme le souligne Ingebritsen, ces choses qui créent de l’attention, c’est positif pour nous tous et notre sport. La balle est dans le camp des organisateurs et des athlètes pour relever ce défi : redonner de l’éclat à la piste en dehors des grands championnats. Paris 2024 pourrait servir de déclic.
