Dans un périple désespéré pour fuir les persécutions, plus d’une centaine de réfugiés rohingyas se retrouvent actuellement bloqués au large des côtes indonésiennes, leur fragile embarcation menaçant de sombrer à tout instant. Face à cette situation critique, les autorités ont annoncé qu’elles se porteront à leur secours ce jeudi, mettant fin à plusieurs jours d’incertitude quant à leur sort.
Un drame humanitaire qui se joue au large de l’Indonésie
Depuis la semaine dernière, le bateau transportant ces réfugiés, dont de nombreuses femmes et enfants, était ancré à un kilomètre du rivage d’Aceh Sud, dans l’extrême ouest de l’archipel indonésien. Lundi, il a été rapproché de la côte et approvisionné en vivres, le temps que les autorités statuent sur le sort de ces exilés.
D’après une source proche du dossier, les naufragés rohingyas seront débarqués ce jeudi et hébergés temporairement dans la province d’Aceh Sud, où le gouvernement leur fournira un abri provisoire. L’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) se chargera quant à elle des installations et infrastructures dédiées.
Aceh, terre d’asile pour les Rohingyas
Ce n’est pas la première fois que la province d’Aceh accueille des réfugiés rohingyas. D’autres rescapés vivent déjà dans des hébergements temporaires à Lhokseumawe, deuxième ville de la région. Après une semaine à Aceh Sud, le groupe secouru jeudi devrait d’ailleurs les y rejoindre.
Il faut dire que les habitants d’Aceh, eux-mêmes musulmans et meurtris par des décennies de conflit, ont longtemps fait preuve de solidarité envers les Rohingyas persécutés en Birmanie. Cependant, certaines voix s’élèvent désormais pour dire que la province ne peut plus accueillir ces réfugiés par manque de ressources et crainte de tensions.
L’Indonésie appelle à un partage du “fardeau” des réfugiés
Non signataire de la convention de l’ONU sur les réfugiés, l’Indonésie affirme qu’elle ne peut être contrainte d’accueillir ceux qui fuient la Birmanie. Jakarta plaide pour une répartition de la charge à l’échelle régionale, exhortant les pays voisins à accepter également leur part de réfugiés échoués sur les côtes indonésiennes.
Les Rohingyas, majoritairement musulmans, sont persécutés en Birmanie et des milliers d’entre eux risquent leur vie chaque année dans de longues et dangereuses traversées en mer pour tenter d’atteindre la Malaisie ou l’Indonésie.
Face à ce drame humanitaire qui perdure, la communauté internationale est plus que jamais appelée à se mobiliser pour trouver des solutions durables. Le sort de ces réfugiés en quête désespérée d’un havre de paix ne peut rester suspendu à la seule bonne volonté des pays où le hasard les fait échouer. C’est un défi qui interpelle notre conscience collective et notre capacité à faire prévaloir les valeurs universelles d’humanité et de solidarité.