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Indonésie : Le Sauvetage Dramatique De 150 Réfugiés Rohingyas En Mer

Plus de 150 réfugiés rohingyas, dont des femmes et enfants, ont vécu l'enfer en mer avant d'être secourus in extremis au large de l'Indonésie. Fuyant les persécutions en Birmanie, ils ont bravé l'océan au péril de leur vie dans l'espoir d'un avenir meilleur. Leur calvaire a pris fin grâce à un

C’est un drame humain qui a failli virer à la tragédie. Selon des informations rapportées par une source proche du dossier, plus de 150 réfugiés rohingyas, parmi lesquels se trouvaient de nombreux enfants, ont été secourus in extremis après avoir dérivé pendant plusieurs jours dans des conditions éprouvantes au large de l’Indonésie. Leur embarcation de fortune, un simple bateau en bois surchargé, avait jeté l’ancre à seulement 1,6 kilomètre des côtes de la province d’Aceh, dans l’attente angoissante d’une autorisation des autorités indonésiennes pour accoster.

Fuyant les persécutions dont est victime la minorité musulmane des Rohingyas en Birmanie, ces hommes, femmes et enfants avaient pris tous les risques en s’embarquant pour une traversée périlleuse, dans l’espoir de trouver refuge en Malaisie ou en Indonésie. Mais leur périple a tourné au cauchemar, les laissant à la merci des flots dans un bateau à la dérive, sans vivres ni eau potable suffisants pour tenir.

Le dénouement salvateur tant espéré

Heureusement, après de longues heures d’incertitude, le soulagement est finalement arrivé jeudi après-midi, lorsque les garde-côtes indonésiens ont enfin pu porter secours aux 152 passagers en perdition et les débarquer sur la terre ferme. Un véritable miracle pour ces rescapés de l’enfer, comme l’a souligné Faisal Rahman, représentant local du HCR :

Le HCR voudrait remercier les autorités et les communautés locales pour leur esprit humanitaire et leurs efforts salvateurs, ainsi que pour les autorisations de débarquement données à quelque 152 réfugiés.

Faisal Rahman, représentant du HCR

Parmi ces naufragés de la misère, beaucoup de femmes et d’enfants vulnérables, probables victimes de trafic d’êtres humains. Des proies faciles pour les passeurs sans scrupules qui profitent du désespoir des Rohingyas pour leur extorquer des sommes folles contre la promesse d’un hypothétique eldorado malaisien ou indonésien.

Le terrible exode des Rohingyas

Car pour ces membres d’une minorité brutalement ostracisée dans leur propre pays, l’exil apparaît souvent comme la seule échappatoire. Victimes d’une implacable répression orchestrée par la junte birmane et sa majorité bouddhiste, des centaines de milliers de Rohingyas ont déjà dû fuir la Birmanie ces dernières années.

Entassés dans d’immenses camps de réfugiés au Bangladesh voisin, ou tentant l’aventure d’une émigration clandestine vers d’autres pays d’Asie du Sud-Est, ils sont les victimes d’une véritable épuration ethnique qui ne dit pas son nom. Une tragédie humanitaire qui se joue souvent loin des caméras et de l’attention internationale, mais qui n’en est pas moins bouleversante.

L’Indonésie, terre d’asile ambivalente

Pour ceux qui parviennent, au prix de mille souffrances, à gagner les côtes indonésiennes, le répit n’est souvent que de courte durée. Car si l’Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, fait souvent preuve de mansuétude envers ces coreligionnaires rohingyas, elle n’en est pas pour autant signataire de la convention de l’ONU sur les réfugiés.

Une ambivalence qui place les autorités de Jakarta dans une position inconfortable, partagées entre le désir d’aider une population en détresse et la crainte d’un appel d’air migratoire incontrôlable. D’où ces tergiversations qui ont failli coûter la vie aux 150 passagers du bateau en perdition au large d’Aceh, avant que le gouvernement indonésien ne se résolve finalement à les laisser accoster.

Combien de drames avant une réponse internationale ?

Cette tragédie évitée de justesse met une nouvelle fois en lumière l’urgence d’une réponse coordonnée de la communauté internationale face au drame rohingya. Car tant que la Birmanie poursuivra sa politique de persécution envers cette minorité, et que les pays voisins refuseront d’ouvrir grand leurs portes aux réfugiés, d’autres drames humains similaires continueront hélas de se produire en mer d’Andaman ou dans le golfe du Bengale.

Il est temps pour les grandes puissances et les organisations internationales de mettre tout leur poids dans la balance pour faire cesser le calvaire du peuple rohingya. Avant que l’exode et son cortège de morts ne prennent une ampleur encore plus intolérable.

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