L’investiture surprise de Raphaël Arnault, leader du groupuscule d’extrême gauche La Jeune Garde, comme candidat de La France Insoumise (LFI) dans la 1ère circonscription du Vaucluse à Avignon pour les prochaines élections législatives, suscite une vive polémique. Ce proche de Jean-Luc Mélenchon, âgé de 29 ans, est en effet un militant antifasciste au lourd passé, connu pour sa violence et fiché S à trois reprises par différents services de renseignement.
Un candidat au profil inquiétant
Selon les informations révélées par Europe 1, Raphaël Arnault cumule trois fiches S, émises entre 2019 et 2021 par la DGSI, le Renseignement Territorial, la DRPP et la Préfecture de Police de Paris. Toutes ont été renouvelées au moins une fois, témoignant de la dangerosité toujours prise très au sérieux de cet activiste, qui aime brouiller les pistes sur son identité en utilisant pas moins de sept noms différents auprès des forces de l’ordre.
Un parachutage contesté à Avignon
Initialement pressenti pour se présenter à Lyon, sa ville d’origine, Raphaël Arnault a finalement dû y renoncer. Mais LFI a tenu à ne pas laisser tomber son nouveau protégé en le parachutant dans une circonscription jugée favorable, celle d’Avignon. Un choix loin de faire l’unanimité localement, les autres forces de gauche présentes étant vent debout contre l’arrivée tonitruante de ce leader antifa venu « lutter contre le RN ».
Un recours a même été déposé par le Parti socialiste qui veut absolument récupérer la circonscription et renvoyer Raphaël Arnault à Lyon.
La Provence
Le spectre de l’extrémisme violent
Au-delà des enjeux électoraux, c’est le passé sulfureux de ce candidat atypique qui pose question. Raphaël Arnault incarne une frange radicale et violente de l’extrême gauche, prête à en découdre physiquement avec ses adversaires. Sa triple fiche S en atteste, tout comme les multiples identités sous lesquelles il est connu des services de police.
En adoubant un tel profil, Jean-Luc Mélenchon et LFI s’exposent à de vives critiques. Ils sont accusés de cautionner, voire d’instrumentaliser à des fins électorales, un activisme potentiellement dangereux pour la démocratie. Une posture ambiguë qui tranche avec les appels à l’apaisement et à l’unité de la gauche portés par ailleurs.
Une circonscription sous tension
Dans une circonscription où le RN espère réaliser une percée, tous les coups semblent permis. Mais en misant sur un candidat aussi clivant et polémique que Raphaël Arnault, LFI prend le risque de braquer une partie de l’électorat et de ses partenaires à gauche.
Les prochaines semaines de campagne s’annoncent électriques dans la 1ère circonscription du Vaucluse, avec un duel attendu entre le RN et la France Insoumise. Reste à savoir si le pari de Jean-Luc Mélenchon en imposant son poulain antifa, par ailleurs inconnu des habitants d’Avignon, s’avèrera payant ou contre-productif dans les urnes.
Une chose est sûre, la personnalité trouble et le parcours « flingueur » de Raphaël Arnault ne manqueront pas d’animer les débats, bien au-delà d’Avignon. Et de questionner sur les limites de la « Révolution citoyenne » prônée par LFI, si elle doit s’incarner à travers des figures aussi controversées et radicales.