Dans une démonstration de force technologique, l’Inde, puissance nucléaire, vient de franchir une étape majeure en testant avec succès son tout premier missile hypersonique longue portée. Cette avancée place New Delhi dans le club très fermé des nations disposant de ces armes de pointe aux capacités redoutables.
Selon une source proche du ministère indien de la Défense, cet essai “historique” s’est déroulé samedi depuis l’île Abdul Kalam, sur la côte est du pays. Des images spectaculaires diffusées par l’agence de recherche militaire DRDO montrent le missile fusant dans le ciel nocturne avant de s’embraser dans une explosion de flammes.
Une course à l’armement effrénée
Ce nouveau jalon intervient dans un contexte de rivalité croissante entre l’Inde et la Chine voisine. Quelques jours plus tôt, Pékin exhibait fièrement ses dernières prouesses aéronautiques militaires lors d’un salon, dévoilant notamment son avion de chasse furtif dernier cri. Une compétition acharnée qui pousse les deux géants asiatiques à une véritable surenchère.
Mais l’Inde n’est pas seule sur les rangs. Les États-Unis, la Russie et la Corée du Nord travaillent aussi d’arrache-pied sur ces technologies de rupture. Car les missiles hypersoniques présentent des atouts stratégiques considérables : volant à basse altitude, ils sont très difficiles à détecter et intercepter. Pouvant atteindre des cibles à des vitesses vertigineuses, ils sont aussi capables de changer de trajectoire en plein vol, les rendant encore plus insaisissables.
Le rapprochement avec les puissances occidentales
Pour rester dans la course, New Delhi mise aussi sur un renforcement de ses liens avec les pays occidentaux ces dernières années, en particulier au sein du Quad, une alliance réunissant les États-Unis, le Japon et l’Australie. Une coopération qui se traduit notamment par d’importants contrats d’armement.
Mais l’Inde n’a pas pour autant tourné le dos à la Russie, son fournisseur historique. Malgré la menace de sanctions américaines, elle a récemment acquis auprès de Moscou des systèmes de défense antimissile S-400 ultra-sophistiqués pour plusieurs milliards de dollars.
Vers une escalade des tensions en Asie ?
Si cette avancée renforce indéniablement la puissance de frappe indienne, elle risque aussi d’alimenter les tensions dans une région déjà sous haute pression. La Chine voit d’un très mauvais œil le rapprochement entre New Delhi et Washington, y voyant une tentative d’endiguement de ses propres ambitions.
Pékin pourrait donc être tenté de répliquer en accélérant ses propres programmes militaires. Une dynamique dangereuse susceptible de déboucher sur une véritable course aux armements en Asie, faisant planer le spectre d’une confrontation aux conséquences potentiellement dévastatrices.
Les experts appellent donc à la retenue et au dialogue pour éviter une escalade incontrôlée. Car si les missiles hypersoniques impressionnent par leurs prouesses technologiques, leur prolifération incontrôlée fait peser de lourdes menaces sur la stabilité et la sécurité en Asie et dans le monde. Un défi de taille pour la diplomatie internationale dans les années à venir.