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Inde : Expulsions Illégales Ciblent les Musulmans

Des centaines de musulmans expulsés illégalement par l'Inde vers le Bangladesh. Une politique qui choque et divise. Quelles sont les vraies raisons derrière ces actions ?

Imaginez-vous arraché à votre foyer, sans procès, sans explication, simplement à cause de votre langue ou de votre foi. C’est la réalité de centaines de musulmans bengalis en Inde, expulsés de force vers le Bangladesh. Ces expulsions, qualifiées d’illégales par des organisations de défense des droits humains, soulèvent une question brûlante : jusqu’où peut aller une politique migratoire au nom de la sécurité nationale ?

Une politique migratoire sous le feu des critiques

Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement actuel en 2014, la lutte contre l’immigration clandestine est devenue une priorité en Inde. Mais cette croisade, menée avec une rhétorique parfois violente, semble cibler une communauté spécifique : les musulmans de langue bengali. Des responsables politiques n’ont pas hésité à employer des termes aussi choquants que termites ou infiltrés pour désigner les Bangladais. Ces mots, loin d’être anodins, alimentent un climat de peur parmi les 200 millions de musulmans que compte l’Inde, en particulier ceux résidant dans l’est du pays.

Entre mai et juin 2025, plus de 1 500 personnes, hommes, femmes et enfants, auraient été renvoyées de force au Bangladesh, selon des sources officielles bangladaises. Ces expulsions, souvent menées sans procédure légale, soulèvent des inquiétudes majeures quant au respect des droits humains. Mais que se passe-t-il réellement derrière ces chiffres ?

Des expulsions sans procès

Les organisations de défense des droits humains dénoncent des expulsions arbitraires, souvent réalisées sans respect des garanties légales. Les personnes visées, principalement des musulmans parlant bengali, se retrouvent déportées sans avoir eu accès à un procès équitable. Certaines d’entre elles seraient même des citoyens indiens, victimes d’une politique qui semble confondre identité linguistique et statut migratoire.

Le gouvernement met des milliers de personnes vulnérables en danger sous couvert de lutter contre l’immigration illégale.

Une experte en droits humains

Cette absence de procédure légale choque. Les conventions internationales, auxquelles l’Inde est signataire, exigent que toute expulsion soit encadrée par des processus garantissant les droits des individus. Pourtant, les témoignages rapportent des pratiques brutales, menées par les forces de sécurité des frontières indiennes.

Un témoignage poignant

Parmi les récits recueillis, celui d’un ouvrier journalier de 51 ans marque les esprits. Expulsé manu militari, il raconte avoir été traité comme un cadavre par les autorités indiennes. « J’avais peur qu’ils me tuent et que ma famille ne l’apprenne jamais », confie-t-il. Ce témoignage illustre la détresse humaine derrière chaque expulsion, loin des statistiques froides.

Chaque expulsion est une histoire humaine, un destin brisé par des décisions hâtives.

Un contexte politique tendu

La politique migratoire indienne s’inscrit dans un contexte plus large de montée de l’ultranationalisme hindou. Depuis 2014, le gouvernement du Bharatiya Janata Party (BJP) promeut une vision de l’Inde centrée sur l’identité hindoue, marginalisant parfois les minorités religieuses. Les musulmans, en particulier, se retrouvent souvent stigmatisés, accusés d’être des étrangers dans leur propre pays.

Les relations avec le Bangladesh, voisin de l’Inde, se sont également détériorées depuis la révolution de 2024, qui a renversé un gouvernement proche de New Delhi. Cette rupture diplomatique semble avoir exacerbé la vague d’expulsions, les autorités indiennes justifiant leurs actions par des impératifs de sécurité nationale.

L’impact d’un attentat

Un événement récent a aggravé la situation : l’attentat de Pahalgam, au Cachemire, en avril 2025, qui a coûté la vie à 26 civils. Cet acte terroriste a déclenché une vaste opération de répression, avec des milliers d’arrestations et une intensification des expulsions vers le Bangladesh. Si les autorités affirment cibler des migrants illégaux, les observateurs dénoncent une chasse aux sorcières visant principalement les musulmans bengalis.

Les chiffres sont éloquents :

  • 1 500 expulsions en un peu plus d’un mois.
  • Des milliers d’arrestations post-attentat.
  • 200 millions de musulmans en Inde, vivant dans la peur.

Une violation des droits humains

Les organisations internationales pointent du doigt le non-respect des droits fondamentaux. Les expulsions massives violent non seulement les lois nationales indiennes, mais aussi les conventions internationales sur les droits humains. Le principe de non-refoulement, qui interdit de renvoyer des personnes dans un pays où elles risquent des persécutions, est systématiquement ignoré.

Les critiques soulignent également l’absence de transparence. Malgré les demandes d’explications, les autorités indiennes restent muettes, refusant de commenter les rapports accablants. Cette opacité renforce le sentiment d’injustice parmi les victimes et les défenseurs des droits humains.

Un climat de peur pour la minorité musulmane

Pour les musulmans de l’est de l’Inde, la peur est devenue une réalité quotidienne. Être de langue bengali suffit souvent à attirer les soupçons. Cette stigmatisation, alimentée par des discours politiques incendiaires, fracture la société indienne. Les communautés, autrefois unies, se retrouvent divisées par la méfiance et la crainte.

Problème Conséquence
Expulsions sans procès Violation des droits humains
Discours stigmatisants Climat de peur pour les musulmans
Absence de transparence Méfiance envers les autorités

Vers une crise diplomatique ?

Les expulsions massives ne sont pas sans conséquences sur les relations entre l’Inde et le Bangladesh. Depuis la révolution de 2024, les deux pays peinent à maintenir des relations cordiales. Les renvois forcés risquent d’envenimer davantage les tensions, transformant une question migratoire en crise diplomatique.

Le Bangladesh, déjà confronté à des défis économiques et sociaux, doit gérer l’arrivée de ces expulsés, souvent démunis et traumatisés. Cette situation met à rude épreuve les capacités du pays à réintégrer ces personnes, tout en entretenant un ressentiment croissant envers son voisin.

Que peut-on faire ?

Face à ces violations, les organisations de défense des droits humains appellent à une mobilisation internationale. Parmi les solutions envisagées :

  • Pression sur le gouvernement indien pour respecter les conventions internationales.
  • Mise en place de mécanismes de contrôle des expulsions.
  • Soutien humanitaire aux personnes expulsées.

Ces mesures, bien que nécessaires, demandent une volonté politique forte. Pour l’heure, le silence des autorités indiennes laisse peu d’espoir à court terme.

En conclusion, les expulsions de musulmans bengalis par l’Inde vers le Bangladesh ne sont pas qu’une question migratoire. Elles révèlent des tensions plus profondes, mêlant ultranationalisme, discrimination religieuse et mépris des droits humains. Alors que les relations entre les deux pays se fragilisent, une question demeure : combien de destins devront encore être brisés avant qu’une solution ne soit trouvée ?

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