Inimaginable il y a encore quelques jours, un convoi humanitaire a réussi l’exploit de pénétrer dans la bande de Gaza via un point de passage contrôlé par Israël. En effet, pas moins de 200 camions chargés d’aide en provenance d’Égypte ont pu franchir le poste frontière de Kerem Shalom ce dimanche 26 mai, ouvrant un nouvel espoir pour la population gazaouie durement éprouvée par des mois de conflit.
Une situation humanitaire critique à Gaza
Depuis plus de sept mois, la bande de Gaza est le théâtre d’une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas. Les habitants, pris au piège, font face à une crise humanitaire sans précédent. L’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins est de plus en plus précaire.
Dans ce contexte, l’arrivée de ce convoi d’aide est une véritable bouffée d’oxygène. Médicaments, vivres, carburant… Ces 200 camions transportent de quoi soulager, un tant soit peu, les souffrances de la population.
Kerem Shalom, seul point de passage
D’ordinaire, l’assistance humanitaire transite par Rafah, à la frontière entre Gaza et l’Égypte. Mais depuis qu’Israël a pris le contrôle du terminal côté palestinien début mai, plus rien ne passe. L’Égypte refuse en effet de rouvrir Rafah tant que l’armée israélienne occupe les lieux.
C’est donc par Kerem Shalom, 4km plus au sud, que le Croissant-Rouge égyptien a dû se rabattre. Un tour de force rendu possible grâce à l’intervention des présidents égyptien et américain auprès d’Israël.
Toute l’aide en provenance d’Égypte est inspectée par les autorités israéliennes et distribuée par l’intermédiaire des Nations unies.
Khaled Zayed, chef du Croissant-Rouge égyptien à al-Arich
Une aide vitale, mais encore insuffisante
Si ce convoi humanitaire est plus que bienvenu, il ne suffira malheureusement pas à répondre à l’ampleur des besoins. Gaza reste sous blocus, son économie est exsangue, ses infrastructures dévastées. Selon l’ONU :
- 97% de l’eau y est impropre à la consommation
- La moitié de la population dépend de l’aide alimentaire
- Les hôpitaux manquent cruellement d’équipements et de médicaments
Pour que Gaza puisse enfin entrevoir la lumière au bout du tunnel, il faudra bien plus que quelques camions. Un cessez-le-feu durable et une levée du blocus israélien sont indispensables. En attendant, chaque goutte d’aide compte. Espérons que d’autres convois humanitaires suivront, pour panser les plaies béantes de Gaza la meurtrie.