Les relations entre les États-Unis et Israël traversent une zone de turbulences. Un an après qu’un journaliste américain travaillant pour l’AFP a été blessé lors d’une frappe israélienne au Liban, l’affaire prend une tournure diplomatique. Faute d’explications de la part du gouvernement Netanyahu, des élus américains montent au créneau et exigent l’ouverture d’une enquête indépendante.
Une attaque qui soulève des questions
Le 13 octobre 2023, le journaliste Dylan Collins et la photographe Christina Assi de l’AFP couvraient un événement dans le sud du Liban lorsqu’ils ont été pris pour cible par une frappe attribuée à l’armée israélienne. Bilan : un vidéaste de Reuters tué et six autres reporters blessés, dont Collins et Assi, qui a dû être amputée de la jambe droite. Des enquêtes menées par diverses organisations pointent vers l’utilisation d’un obus de char israélien de 120 mm.
Mais un an après les faits, les victimes attendent toujours des réponses. Dylan Collins n’a reçu aucune explication sur les raisons de cette attaque ciblée. Et bien qu’Israël affirme avoir ouvert une enquête, aucun survivant ni témoin n’a été contacté pour témoigner. Un silence assourdissant qui pousse aujourd’hui des élus américains à hausser le ton.
Washington exige des comptes
Dans une lettre adressée au président Biden et à son administration, un groupe de sénateurs et représentants, mené par Bernie Sanders, dénonce l’inaction du gouvernement Netanyahu. Ils réclament l’ouverture d’une enquête indépendante confiée au ministère de la Justice pour faire la lumière sur cet incident.
Les États-Unis doivent ouvrir une enquête indépendante pour confirmer les détails de l’attaque, obtenir une explication, identifier les responsables tout au long de la chaîne de commandement et exiger des comptes.
Extrait de la lettre des élus au président Biden
Au-delà de l’enquête, les parlementaires s’interrogent sur une éventuelle violation de la loi américaine régissant l’utilisation de l’aide militaire fournie à Israël. Le timing est délicat alors que le Congrès doit approuver sous peu de nouvelles livraisons d’armes, dont des milliers d’obus de chars du même type que ceux utilisés contre les journalistes.
Des relations de plus en plus tendues
Cet incident diplomatique intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et Israël. Le gouvernement de coalition mené par Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l’histoire du pays, multiplie les décisions controversées qui irritent son allié américain.
Entre la réforme judiciaire contestée, l’expansion des colonies en Cisjordanie et la répression dans les Territoires palestiniens, les sujets de friction ne manquent pas. L’affaire Dylan Collins ajoute une pierre à l’édifice déjà branlant des relations bilatérales.
Reste à savoir si la pression des élus fera bouger les lignes. Une chose est sûre : sans coopération d’Israël, les chances d’obtenir la vérité et la justice pour les journalistes visés s’amenuisent. Et avec elles, la confiance entre deux alliés historiques.