Dans la nuit de samedi à dimanche, les flammes ont ravagé le domicile de Jean-Pierre Hocquet, maire de la commune de Mandeure dans le Doubs. Si sa maison a été épargnée, plusieurs véhicules et un atelier ont été détruits par le feu. Rapidement sur place, les secours sont parvenus à maîtriser le sinistre mais les premiers éléments de l’enquête, confiée à la gendarmerie, orientent vers la piste d’un acte criminel.
Un acte volontaire visant le maire
Selon le procureur de Montbéliard Paul-Édouard Lallois, l’incendie s’est déclaré vers 2h45 au niveau d’un véhicule stationné sur la propriété du maire. Les flammes se sont ensuite propagées à deux autres voitures ainsi qu’à un atelier attenant. L’un des véhicules touchés appartenait à la commune de Mandeure.
Alerté par une voisine qui a aperçu les flammes, le maire se trouvait seul à son domicile au moment des faits. Sa maison n’a heureusement pas été endommagée grâce à l’intervention rapide des pompiers.
Les premières constatations nous laissent clairement penser à un acte volontaire.
– Paul-Édouard Lallois, procureur de Montbéliard
Une enquête ouverte, le mobile à déterminer
Suite à cet événement, le procureur a ouvert une enquête pour “destruction volontaire du bien d’autrui par incendie”. Les investigations ont été confiées à la gendarmerie. Les techniciens en identification criminelle ont procédé à de nombreux relevés sur place pour tenter d’identifier un éventuel suspect et déterminer les circonstances exactes du sinistre.
Interrogé, le maire Jean-Pierre Hocquet a indiqué ne pas avoir d’idée précise sur l’identité ou les motivations de la ou des personnes qui pourraient vouloir le cibler. Le mobile de cet acte criminel reste donc pour l’heure inconnu. Les enquêteurs vont devoir déterminer s’il s’agit d’un acte isolé visant spécifiquement l’élu ou si d’autres pistes doivent être explorées.
La commune de Mandeure sous le choc
Cet événement a suscité une vive émotion parmi les quelque 5000 habitants de la commune de Mandeure. Élus et citoyens ont exprimé leur soutien au maire et condamné cet acte inqualifiable.
Si les dégâts matériels sont importants avec la destruction de plusieurs véhicules et d’un bâtiment, c’est surtout le caractère volontaire et ciblé de l’incendie qui choque. Le domicile et l’intimité d’un élu de la République ont été violés, suscitant incompréhension et indignation.
Toute la commune est sous le choc. Nous apportons tout notre soutien à notre maire et sa famille dans cette épreuve. Rien ne peut justifier une telle violence et nous espérons que les coupables seront rapidement identifiés et punis.
– Un adjoint au maire de Mandeure
Élus locaux : une fonction de plus en plus exposée
Cet incendie criminel visant un maire est malheureusement loin d’être un cas isolé. Partout en France, les actes de menaces, d’intimidations voire de violences envers les élus locaux se multiplient:
- En 2022, 2265 maires ou adjoints ont été victimes d’agressions physiques, soit une hausse de 32% en 2 ans.
- Plus de 6000 élus ont subi des atteintes aux biens ou à la personne (menaces, harcèlement…).
- 44% des maires disent avoir déjà été victimes d’incidents.
Comme le montre le cas de Mandeure, le domicile des élus est de plus en plus ciblé, notamment via des dégradations ou des tentatives d’intrusion. Face à ce climat délétère, de nombreux maires jettent l’éponge et démissionnent en cours de mandat, épuisés et inquiets pour leur sécurité et celle de leurs proches.
Cet incendie volontaire rappelle l’urgence de mieux protéger les élus locaux dans l’exercice de leur mission. Car derrière chaque maire visé, ce sont aussi les valeurs de notre démocratie qui sont attaquées. Les coupables de Mandeure doivent être retrouvés et ce genre d’actes doit être condamné avec la plus grande fermeté.