C’est un véritable drame qui s’est déroulé mercredi soir dans la capitale ghanéenne. Un gigantesque incendie a réduit en cendres le plus grand marché de vêtements d’occasion du pays, Kantamanto, situé au cœur du quartier des affaires d’Accra. Ce sinistre d’une ampleur sans précédent a dévasté de larges portions de ce lieu emblématique, mettant sur la paille des milliers de commerçants et infligeant des pertes économiques colossales à l’échelle locale.
Un sinistre dévastateur qui plonge des milliers de familles dans l’incertitude
Déclenchées tard dans la soirée de mercredi pour une raison encore inconnue, les flammes se sont propagées à une vitesse fulgurante, ne laissant aucune chance aux quelque 30 000 vendeurs qui tirent leurs revenus de ce vaste espace commercial informel. Malgré l’intervention rapide des pompiers qui ont mobilisé pas moins de treize véhicules anti-incendie, c’est un spectacle de désolation qui s’offrait aux regards jeudi matin.
D’après Alex King Nartey, porte-parole des services de secours, si aucune victime grave n’est heureusement à déplorer, les dégâts matériels sont immenses et le préjudice pour l’économie locale extrêmement lourd. Les allées hier encore si animées ont laissé place à un immense champ de ruines fumantes, témoin silencieux de la violence des flammes.
Des commerçants désemparés face à un avenir incertain
Pour les milliers de vendeurs, souvent spécialisés dans la revente de fripes importées à bas prix depuis l’Europe, c’est un véritable coup de massue. Fred Asiedu, 45 ans, ne cache pas son désarroi :
Tout ce que je possédais était ici – mes marchandises, mes économies, mon avenir… Désormais, tout est perdu. Comment vais-je pouvoir recommencer ? Le gouvernement doit nous aider, sinon notre vie va devenir un enfer.
Un sentiment partagé par Adjoa Amu, mère de trois enfants qui vivait de son commerce depuis 12 ans. Avec la destruction totale de son stock, c’est toute sa famille qui se retrouve brutalement sans ressources et l’avenir de ses enfants mis en péril.
Une catastrophe économique majeure, le gouvernement sous pression
Au-delà des drames individuels, c’est toute l’économie locale qui va payer un lourd tribut suite à ce sinistre. Véritable poumon commercial de la capitale, Kantamanto générait d’innombrables emplois directs et indirects et des flux financiers vitaux pour de nombreux foyers modestes.
David Kwadwo Amoateng, président de l’Association des commerçants du Ghana, exhorte les autorités à agir vite pour soutenir les sinistrés:
Ce marché est un pilier de notre économie. Des milliers de gens ont tout perdu. Il faut débloquer un fonds d’urgence immédiatement ou leurs revenus et leur survie seront menacés.
Pour l’heure, le gouvernement n’a pas encore annoncé de mesures concrètes. Mais face à l’ampleur du désastre humain et économique, la pression monte pour qu’un vaste plan de soutien soit rapidement mis en place afin de venir en aide aux victimes et permettre la reconstruction de ce site vital pour toute une frange de la population.
Les causes du sinistre au cœur des interrogations
Si la priorité est d’abord au secours des sinistrés, l’enquête sur les origines de l’incendie est aussi très attendue. D’après les premières constatations, un défaut électrique pourrait être à l’origine du départ de feu. Mais la piste criminelle n’est pas non plus écartée à ce stade.
Les opérations d’extinction totale du sinistre pourraient encore se prolonger jusqu’à vendredi selon les pompiers, témoignant de la violence exceptionnelle des flammes qui ont tout ravagé sur leur passage. Le service de lutte anti-incendie qui a déployé des moyens considérables devra aussi déterminer si toutes les mesures de prévention étaient bien en place sur ce site exposé.
Une chose est sûre, alors que les dégâts se chiffrent déjà en millions de cedis ghanéens, cet incendie catastrophique va laisser des traces indélébiles et des cicatrices profondes dans la vie de milliers de petits commerçants. Espérons que le gouvernement saura prendre la mesure de cette tragédie pour apporter une réponse à la hauteur des enjeux humains et économiques en présence.
