C’est un grand jour pour la santé mondiale. Ce mardi, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a inauguré en grande pompe son Académie flambant neuve à Lyon, en présence du Président français Emmanuel Macron. Plus qu’un simple lieu de formation, il s’agit d’un véritable campus ultra-moderne doublé d’une plateforme numérique d’envergure, destiné à révolutionner la formation continue des professionnels de santé aux quatre coins du globe.
Un outil stratégique pour faire face aux défis sanitaires de demain
Face à des risques sanitaires en perpétuelle mutation, l’OMS a décidé de repenser en profondeur son approche de l’enseignement médical. Comme l’a souligné son Directeur Général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus :
L’avancée rapide des découvertes scientifiques et des technologies fait qu’il est nécessaire pour les professionnels de santé de continuer à apprendre tout au long de leur carrière. Les méthodes traditionnelles, telles que les cours dans des salles de classe, ne peuvent plus répondre seules à l’ampleur des besoins futurs.
Et le Président Macron de renchérir, lui qui a beaucoup œuvré pour que ce centre de formation voie le jour à Lyon :
Investir dans les systèmes de santé est le meilleur moyen de se préparer aux prochaines pandémies.
Un campus à la pointe de l’innovation pédagogique
Financé à hauteur de 120 millions d’euros par la France, ce bâtiment futuriste de 11 000 m2 regorge d’outils pédagogiques de pointe :
- 24 salles de classe ultra-équipées
- Une bibliothèque high-tech
- Un centre de simulation de réponse d’urgence grandeur nature
- Un immense plateau d’exercices pratiques
Mais la véritable révolution réside dans l’intégration poussée des nouvelles technologies comme la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle, pour offrir une expérience d’apprentissage immersive et personnalisée aux quelque 16 000 professionnels attendus chaque année.
Une plateforme numérique mondiale pour démocratiser l’accès au savoir
Au-delà du présentiel, l’Académie de l’OMS mise gros sur le distanciel avec une plateforme numérique ambitieuse, proposant des cours en ligne dans les 6 langues officielles de l’organisation. L’objectif affiché : toucher 3 millions d’apprenants d’ici 2028, en ciblant prioritairement les pays en développement.
Les formations, accessibles sur ordinateur et smartphone, sont conçues sur-mesure en fonction des besoins géographiques et priorités sanitaires locales. On y trouve pêle-mêle des modules sur les nouveaux tests de dépistage de la tuberculose, la prise en charge de l’ulcère de Buruli ou encore la gestion des dernières épidémies.
Un levier pour endiguer la pénurie mondiale de soignants
Au-delà de l’amélioration de la qualité des soins, cette Académie a aussi vocation à lutter contre la fuite des cerveaux dans le secteur. Selon les projections de l’OMS, le monde fera face à un déficit abyssal de 10 millions de personnels de santé d’ici 2030, dont la moitié rien qu’en Afrique.
En offrant des perspectives de développement professionnel attractives, l’organisation espère ainsi « participer à la rétention du personnel de santé » dans les zones les plus sinistrées, comme l’a expliqué le directeur exécutif de l’Académie David Atchoarena.
Si l’initiative est unanimement saluée par la communauté internationale, sa réussite dépendra de la capacité de l’OMS à réellement adapter ses enseignements aux réalités du terrain. Un sacré défi quand on sait la diversité des systèmes de santé et niveaux de développement aux quatre coins du globe. Mais un pari que l’organisation se dit prête à relever, pour le bien de l’humanité.