Le Nouveau Front populaire, le bloc de gauche à l’Assemblée nationale, a remporté les élections législatives avec un programme économique qui suscite l’inquiétude. Bien décidé à taxer les riches pour financer ses propositions, il promet une série de mesures qui risquent de pénaliser à la fois les ménages et les entreprises. Décryptage d’un projet qui fait déjà polémique.
Un cocktail explosif de hausses d’impôts et de dépenses
Parmi les principales mesures du programme économique du NFP, on retrouve :
- Une hausse de 10% des salaires pour les fonctionnaires
- Un SMIC à 1600 euros
- L’abrogation de la réforme des retraites et un retour à 60 ans
- Le rétablissement de l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune)
- Une taxation accrue des héritages
Pour financer ce train de mesures, le NFP compte bien faire payer les plus aisés. Mais selon les experts, l’addition risque d’être très salée, non seulement pour les riches mais aussi pour l’ensemble des ménages et des entreprises.
Un “délire total” pour Bruno Le Maire
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire n’a pas mâché ses mots pour qualifier ce programme :
C’est un délire total, c’est 1981 puissance 10, c’est l’assurance du déclassement, du chômage de masse et de la sortie de l’Union européenne.
– Bruno Le Maire, ministre de l’Économie
Il faut dire que la situation budgétaire de la France est déjà préoccupante, avec un déficit de 5,5% du PIB en 2023 et une dette publique record de 3100 milliards d’euros. Difficile dans ce contexte d’envisager sereinement une telle avalanche de dépenses.
Les agences de notation s’alarment
Du côté des agences de notation, l’inquiétude est également de mise. Moody’s a prévenu mardi que toute baisse de la volonté gouvernementale de faire des économies pourrait avoir un impact négatif sur la note de crédit de la France. Lundi soir, l’agence S&P avait aussi indiqué que cette note serait “sous pression” si le pays ne parvenait pas à réduire son important déficit public.
Entreprises et ménages très anxieux
Au sein des entreprises comme des ménages, ce programme suscite une vive anxiété. Outre la hausse d’impôts redoutée, certaines mesures comme le retour aux 35 heures ou l’obligation faite aux propriétaires de louer leurs logements vacants inquiètent particulièrement.
Un risque pour l’attractivité et la compétitivité
Plus globalement, c’est l’attractivité et la compétitivité de la France qui pourraient être remises en cause par ce programme selon de nombreux économistes. Dans un contexte international déjà difficile, ce serait un très mauvais signal envoyé aux investisseurs étrangers.
Des débats houleux en perspective
Une chose est sûre, les débats s’annoncent particulièrement houleux à l’Assemblée nationale dans les prochaines semaines. Entre une opposition vent debout et des alliés parfois réticents au sein même de la majorité, le chemin s’annonce semé d’embûches pour le Nouveau Front populaire. Reste à savoir jusqu’où il sera prêt à aller pour faire adopter son programme.