La situation humanitaire dans la bande de Gaza vient encore de s’aggraver. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le dernier grand hôpital opérationnel dans le nord du territoire palestinien a été mis « hors service » suite à un raid aérien israélien ce vendredi 27 décembre 2024. Une nouvelle tragique qui vient alourdir un bilan déjà catastrophique après 14 mois d’un conflit dévastateur.
Un raid aux lourdes conséquences sanitaires
L’hôpital Kamal Adwan, situé dans la ville de Beit Lahia, constituait un maillon essentiel dans un système de santé déjà exsangue. Sa mise hors service soudaine suite aux frappes israéliennes près du bâtiment risque d’avoir des répercussions dramatiques pour la population.
Le raid de ce matin sur l’hôpital Kamal Adwan a mis hors service ce dernier grand centre de santé dans le nord de Gaza. De premières informations font état de services clefs incendiés et détruits pendant le raid. Soixante membres du personnel soignant et 25 patients sont dans un état critique.
Communiqué de l’OMS
Selon le directeur de l’hôpital, l’établissement abritait vendredi matin environ 350 personnes, dont 75 blessés et malades, ainsi que 180 membres du personnel médical. Des centaines d’habitants du secteur ont dû être évacués en urgence.
L’armée israélienne accuse le Hamas
Si l’armée israélienne reconnaît avoir mené une opération près de l’hôpital contre des combattants palestiniens, elle rejette la responsabilité sur le Hamas, qu’elle accuse régulièrement d’utiliser les infrastructures civiles comme « bases arrières ». Des allégations réfutées par le mouvement islamiste.
Les mensonges de l’ennemi à propos de l’hôpital sont destinés à justifier le crime abominable commis ce jour par l’armée d’occupation, qui a évacué et mis le feu à tous les services de l’hôpital dans le cadre d’un plan d’extermination et de déplacement forcé.
Communiqué du Hamas
Un lourd bilan humain
Déclenchée en octobre 2023 en riposte à une attaque du Hamas en territoire israélien, l’opération militaire « Aurore Éternelle » a déjà fait plus de 45.000 morts côté palestinien selon des sources locales, en majorité des civils. Israël déplore de son côté plus de 1200 victimes, pour la plupart lors de l’attaque initiale du Hamas.
Mais au-delà des chiffres glaçants, c’est tout un peuple qui se retrouve pris au piège d’une spirale de violence qui semble sans fin. Et la destruction des rares infrastructures vitales encore debout n’augure rien de bon pour l’avenir.
Gaza au bord du gouffre sanitaire
Surpeuplée, soumise à un blocus israélien depuis plus de 15 ans, la bande de Gaza fait face à une catastrophe sanitaire et humanitaire sans précédent.
- Seuls 5% des foyers ont accès à de l’eau potable
- Les coupures d’électricité durent plus de 12h par jour
- 45% des médicaments essentiels sont en rupture de stock
- 18 hôpitaux sur 20 endommagés par les bombardements depuis octobre 2023
Dans ces conditions, la mise hors service de l’hôpital Kamal Adwan fait craindre le pire aux organisations humanitaires. Avec des dizaines de milliers de blessés à prendre en charge et des épidémies qui menacent, chaque lit compte.
La communauté internationale appelée à l’aide
Face à l’aggravation de la situation, l’ONU et de nombreuses ONG tirent la sonnette d’alarme et appellent la communauté internationale à intensifier l’aide d’urgence pour Gaza. Mais aussi à tout mettre en œuvre pour obtenir un cessez-le-feu durable.
Sans une action urgente et concertée pour faire taire les armes et permettre l’entrée de l’aide humanitaire, Gaza court à la catastrophe. La vie de centaines de milliers d’innocents, déjà meurtris par des années de guerre et de blocus, est en jeu. Il est plus que temps d’agir.
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU
Reste à savoir si ces appels seront entendus. Et si la destruction de l’hôpital Kamal Adwan marquera un tournant dans ce conflit qui n’en finit plus de faire des victimes et de détruire les fragiles espoirs de paix. Les prochains jours s’annoncent décisifs.