L’ingérence grandissante d’Elon Musk, le milliardaire américain propriétaire de X (anciennement Twitter), dans la politique britannique suscite de vives inquiétudes au Royaume-Uni. Du gouvernement travailliste à l’extrême droite en passant par les conservateurs, tous observent avec appréhension les manœuvres du turbulent homme d’affaires.
Un rapprochement controversé avec l’extrême droite britannique
Récemment, Nigel Farage, chef du parti d’extrême droite Reform UK et proche de Donald Trump, a affirmé qu’Elon Musk souhaitait « aider » son parti suite à une rencontre en Floride. Cette déclaration a fait bondir les conservateurs, qui redoutent l’influence grandissante de Musk sur la politique britannique.
Un don de 100 millions de dollars qui fait polémique
Les rumeurs d’un possible don de cent millions de dollars de la part d’Elon Musk à Reform UK ont renforcé les craintes des Tories. Dominic Johnson, vice-président du parti conservateur, a accusé le milliardaire « d’acheter » le parti de Nigel Farage, dont la progression électorale menace l’hégémonie conservatrice.
Une tendance inquiétante pour la droite traditionnelle
Selon Russell Foster, professeur de Sciences politiques au King’s College, le risque pour les conservateurs de se faire dépasser par l’extrême droite est bien réel, à l’image de ce qui se passe dans d’autres pays européens. Les personnalités comme Elon Musk, Donald Trump ou Nigel Farage « détestent vraiment la droite traditionnelle », jugée trop libérale sur les questions de société.
Des attaques répétées contre le gouvernement travailliste
Mais c’est surtout le gouvernement travailliste de Keir Starmer qui est la cible privilégiée d’Elon Musk sur X. Depuis les émeutes anti-migrants et islamophobes de l’été dernier, le fondateur de SpaceX multiplie les critiques acerbes, allant jusqu’à prédire une « guerre civile » et accusant le gouvernement de diriger un « État policier tyrannique ».
Elon Musk semble croire qu’il est en mission contre l’establishment, ce qui porte dans un contexte où les Britanniques n’ont plus confiance dans leur gouvernement et leurs institutions.
Russell Foster, professeur de Sciences politiques au King’s College
Une opposition à la régulation des réseaux sociaux
Certains observateurs estiment qu’Elon Musk est aussi motivé par la volonté du gouvernement britannique de durcir la législation sur les réseaux sociaux. Keir Starmer a en effet dénoncé des violences « clairement alimentées en ligne » lors des émeutes anti-immigration de cet été.
Des liens étroits avec l’administration Trump
La situation se complique encore depuis l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, dont Elon Musk est devenu un proche. Les travaillistes, historiquement plus proches des démocrates, tentent de nouer des contacts avec les républicains, Keir Starmer ayant notamment rencontré Trump en septembre à New York.
Face à cette situation inédite, le gouvernement britannique se retrouve dans une position délicate. Tout en affirmant vouloir travailler avec la future administration américaine, y compris Elon Musk, il doit composer avec les ingérences répétées du milliardaire dans la politique nationale. Une équation complexe qui risque de peser sur les relations entre Londres et Washington dans les années à venir.