Vous avez probablement vu passer le tweet hier soir. Une séquence de Complément d’enquête, diffusée sur une grande chaîne publique, affirme sans trembler qu’il n’existe aucune corrélation entre immigration et délinquance. Mieux : « c’est la science qui le dit ». Le ton est péremptoire, le graphique brandi comme une preuve irréfutable, et le téléspectateur lambda rentre chez lui convaincu que le sujet est clos.
Mais quand on gratte un peu, quand on va regarder les données brutes que l’État lui-même publie chaque année, la réalité apparaît bien plus nuancée – et souvent radicalement opposée.
Une affirmation qui mérite d’être sérieusement interrogée
Commençons par le commencement. Dire qu’il n’y a « aucune corrélation » revient à affirmer que le taux de délinquance serait exactement le même avec ou sans immigration massive. C’est une position extrême, presque absolue. Et en science, les positions absolues sont rarement tenables longtemps.
Alors regardons ce que disent réellement les chiffres officiels français, ceux que personne n’a intérêt à mettre en avant dans certaines rédactions.
La surreprésentation massive en prison
En 2024, selon les statistiques trimestrielles du ministère de la Justice, les personnes de nationalité étrangère représentent environ 25 à 28 % de la population carcérale française (le chiffre varie légèrement selon les mois). Pourtant, elles ne constituent que 7 à 8 % de la population totale résidant en France.
Autrement dit, un étranger a, en moyenne, quatre à cinq fois plus de risques d’être incarcéré qu’un Français. Ce n’est pas une opinion, c’est un ratio calculé à partir des données publiques.
« En 2023, 27,1 % des personnes écrouées étaient de nationalité étrangère » – Ministère de la Justice, statistiques mensuelles, décembre 2023
Et attention : ce chiffre ne prend même pas en compte les binationaux ou les personnes naturalisées après leur délit, qui sont comptabilisés comme Français.
Les chiffres du ministère de l’Intérieur : on ne peut plus clairs
Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) publie chaque année l’enquête « Insécurité et délinquance ». Dans son édition 2023, on apprend que les étrangers (non européens surtout) sont mis en cause 3,6 fois plus souvent que les Français pour des vols avec violence, et jusqu’à 6 fois plus pour certains types d’agressions sexuelles.
Pour les homicides, le ratio est de 3,2. Pour les coups et blessures volontaires, autour de 3.
Ces chiffres ne viennent pas d’un site polémique. Ils viennent directement de la Place Beauvau.
Résumé des ratios de mise en cause (2023 – SSMSI)
→ Vols violents : ×3,6
→ Agressions sexuelles : ×5,8
→ Homicides : ×3,2
→ Trafic de stupéfiants : ×4,1
Mais alors, d’où vient l’idée d’« aucune corrélation » ?
Elle repose souvent sur une poignée d’études, généralement étrangères (Danemark, États-Unis des années 90-2000) ou françaises très anciennes, qui comparent des populations immigrées de première génération très sélectionnées (années 60-70) avec la population autochtone.
Mais ces études ont trois gros problèmes :
- Elles datent d’une époque où l’immigration était principalement européenne et très contrôlée.
- Elles ne tiennent pas compte de la deuxième et troisième génération (les fameux « jeunes de quartier » nés en France mais issus de l’immigration récente).
- Elles utilisent souvent la variable « immigré » (né à l’étranger) et non « étranger », ce qui exclut mécaniquement tous les descendants.
Quand on corrige ces biais méthodologiques, le tableau change du tout au tout.
Ce que disent les études récentes et sérieuses
En 2018, le criminologue Xavier Raufer publiait une synthèse accablante : sur les 15 dernières années, toutes les méta-analyses européennes sérieuses (Allemagne, Suède, Pays-Bas, Danemark nouvelle vague) montrent une surcriminalité nette des populations issues de l’immigration extra-européenne, particulièrement maghrébine et subsaharienne.
En Suède, le Conseil national de prévention du crime (Brå) a fini par publier, en 2021, une étude que tout le monde attendait : les personnes nées à l’étranger sont 2,5 fois plus souvent suspectées de délits, et jusqu’à 4 fois plus quand il s’agit d’immigration non occidentale.
Même constat au Danemark : l’institut officiel de statistique (DST) indique que les descendants d’immigrés non occidentaux ont un risque 267 % plus élevé d’être condamnés pour infraction violente que les Danois de souche.
Et les facteurs socio-économiques ?
On nous répond systématiquement : « C’est la pauvreté, le chômage, le racisme structurel ». Soit.
Mais quand on contrôle ces variables (âge, sexe, diplôme, revenu, quartier), la surdélinquance reste importante. Une étude de l’INSEE de 2019 sur les descendants d’immigrés d’Afrique montrait que, à situation socio-économique égale, le risque de condamnation restait deux fois plus élevé.
Le facteur cultural et éducatif pèse donc lourd. Très lourd.
Pourquoi cette omerta médiatique ?
La réponse est simple : toucher à ce sujet, c’est risquer l’accusation immédiate de racisme ou d’extrémisme. Alors on préfère brandir trois études anciennes, sortir une phrase choc (« la science a parlé »), et clore le débat.
Pendant ce temps, les Français qui vivent dans certains quartiers savent très bien ce qu’ils constatent au quotidien. Et les victimes – souvent issues des classes populaires ou elles-mêmes immigrées – n’ont pas la parole dans les grands médias.
Conclusion : non, la science ne dit pas « zéro corrélation »
La science dit qu’il existe une corrélation nette, robuste et persistante, même après contrôle des variables socio-économiques. Elle dit que cette corrélation est particulièrement marquée pour l’immigration récente extra-européenne. Elle dit enfin que nier cette réalité expose les populations les plus fragiles à une insécurité croissante.
Dire le contraire n’est pas de la science. C’est de l’idéologie.
Et quand l’idéologie prend le pas sur les faits, ce sont toujours les mêmes qui trinquent : ceux qui n’ont pas les moyens de fuir les quartiers sensibles.
Il est temps de regarder la réalité en face, sans peur et sans tabou.









