Invité sur le plateau de TF1, le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf s’est livré à cœur ouvert. De son nouvel album festif à sa collaboration avec Claude Lelouch, en passant par la polémique du Festival de Deauville, l’artiste n’a éludé aucun sujet. Une interview riche en confidences et en émotions.
Un opus aux sonorités joyeuses et symboliques
Sorti en septembre dernier, Trumpets of Michel-Ange marque un tournant dans la carrière d’Ibrahim Maalouf. Enregistré le jour de son mariage en 2020, ce disque se veut résolument festif, à contre-courant de la morosité ambiante. L’artiste confie vouloir “amener de la joie” à travers ces nouvelles compositions.
Mais au-delà de l’aspect célébratoire, l’album revêt une dimension symbolique forte pour le musicien. Un vibrant hommage à la trompette à quarts de tons inventée par son père, Nassim Maalouf, dont il perpétue l’héritage. La pochette arbore même une photo datant de 1923, immortalisant son grand-père au sein d’une fanfare de village au Liban.
Transmettre un message intergénérationnel
Avec ce disque, Ibrahim Maalouf souhaite aussi passer un message. Parrain de l’association Orchestre à l’école, il rappelle l’importance de “s’élever un peu et réaliser que nous ne sommes que de passage”. Un appel à apprendre et transmettre, illustré par la présence de la voix de son fils Nael sur certains morceaux.
Une carrière au-delà des frontières musicales
Véritable phénomène international, le trompettiste a su redonner ses lettres de noblesse à un instrument jugé désuet par la jeune génération. Pourtant, rien ne prédestinait Ibrahim Maalouf à une telle notoriété. Lui-même admet n’avoir “jamais rêvé de ça”, lui qui se voyait plutôt composer des musiques de films.
Un rêve devenu réalité depuis, avec plusieurs nominations et récompenses pour ses bandes originales. De Yves Saint Laurent à Dans les forêts de Sibérie, en passant par Finalement, le nouveau long-métrage de Claude Lelouch, le musicien excelle dans cet exercice.
Kad Merad, trompettiste le temps d’un film
Pour ce dernier projet, Ibrahim Maalouf a même initié Kad Merad au maniement de l’instrument. “Je lui ai appris les bons pistons… Mais il ne le fait pas !”, s’amuse-t-il. L’artiste salue la “philosophie de vie” insufflée par Claude Lelouch dans cette “fable musicale” déconcertante mais fascinante.
Réponse sans détour sur l’affaire de Deauville
Interrogé sur la polémique ayant conduit à son éviction du jury du Festival de Deauville en septembre, le musicien se montre cash. Il dénonce la prise de parole publique de la directrice Aude Hesbert dans une interview. “Je suis un sanguin, un Méditerranéen, un Libanais. Quand on me marche sur les pieds, je réponds”, affirme-t-il sans ambages.
“On m’avait dit de sortir discrètement et de ne rien dire. Ben non. Je n’ai absolument rien à me reprocher donc je ne vois pas pourquoi je me tairai”.
Ibrahim Maalouf
Une affaire qui devrait bientôt se régler devant les tribunaux. En attendant, Ibrahim Maalouf continue de faire briller sa trompette aux quatre coins du globe et de nous enchanter avec ses mélodies envoûtantes. La sortie de Trumpets of Michel-Ange donne le tempo de cette nouvelle étape musicale placée sous le signe de la transmission et de l’allégresse.