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Huguette Bello refuse de devenir Première ministre : la gauche divisée

Rebondissement dans les négociations pour Matignon : Huguette Bello décline la proposition du PCF et LFI de devenir Première ministre, mettant en lumière les dissensions à gauche. Le PS pointé du doigt pour son manque de soutien...

Les tractations se poursuivent dans les rangs de la gauche pour désigner le prochain locataire de Matignon. Mais un nouveau rebondissement vient compliquer la donne : Huguette Bello, présidente de la région La Réunion dont le nom avait été proposé par le PCF avec le soutien de LFI, a finalement décliné “l’offre” ce dimanche. Une fin de non-recevoir qui met en exergue les dissensions internes au sein du Nouveau Front populaire, pourtant arrivé en tête au second tour des législatives.

Le PS pointé du doigt

Si le Parti communiste et La France insoumise défendaient la candidature d’Huguette Bello, le Parti socialiste n’a pas suivi. Réuni samedi soir en Conseil national, il a estimé qu’« aucun nom ne faisait consensus » pour prendre la tête du gouvernement, selon son numéro un Pierre Jouvet. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir les autres composantes de la gauche.

Pour Fabien Roussel, le patron du PCF qui avait suggéré le nom de la Réunionnaise, ce renoncement est « le résultat du manque de clarté de plusieurs forces au sein du Nouveau Front populaire dans le soutien à cette proposition ». Il appelle à une réunion des chefs de partis au plus vite pour « sortir par le haut de la situation de blocage actuelle ».

Les insoumis dénoncent le « blocage » du PS

Même son de cloche du côté de La France insoumise. La députée Clémence Guetté a regretté ne pas avoir eu « d’arguments politiques » de la part du PS pour justifier son refus de soutenir Huguette Bello. Le parti de Jean-Luc Mélenchon pointe du doigt « les blocages constants du Parti socialiste contre toute candidature autre que celle de son premier secrétaire, Olivier Faure ».

Les écologistes, eux, avaient accueilli favorablement cette hypothèse. Leur patronne Marine Tondelier explique avoir reçu la proposition Bello « avec beaucoup de bienveillance » et « d’enthousiasme », tout en souhaitant pouvoir rencontrer l’intéressée avant d’acter leur soutien. Elle estime que le PS n’a mis qu’un seul nom sur la table, celui d’Olivier Faure, alors que LFI a fait « plus de pas dans la discussion ».

La pression monte sur le Nouveau Front populaire

Ce psychodrame intervient alors que le Nouveau Front populaire, en tant que première force à l’Assemblée, revendique de former le prochain gouvernement. Mais ses divisions internes compliquent sa tâche, sous l’œil intéressé de la macronie qui cherche un terrain d’entente avec Les Républicains pour tenter de le supplanter.

Édouard Philippe a ainsi appelé à un « accord technique » avec la droite, tandis que plusieurs figures de LR réclament un Premier ministre issu de leurs rangs. Alors que l’heure tourne, Olivier Faure estime que la gauche doit trouver son ou sa candidate « autour du 18 juillet », date de la réunion de la nouvelle Assemblée. Le temps presse pour s’entendre, au risque de laisser passer sa chance.

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