C’est un véritable séisme politique qui vient de secouer la gauche française. Alors qu’elle semblait promise à diriger le prochain gouvernement, Huguette Bello, présidente de la région La Réunion, a finalement décidé de décliner l’offre qui lui avait été faite de devenir Première ministre au nom du Nouveau Front Populaire (NFP). Un coup dur pour cette alliance de la gauche, qui se retrouve à nouveau dans l’impasse.
Un manque de consensus fatal
Dans un communiqué publié ce dimanche 14 juillet, Huguette Bello a justifié sa décision en expliquant que sa candidature ne faisait pas l’unanimité au sein du NFP. Elle a notamment pointé du doigt le Parti Socialiste, qui n’aurait pas soutenu sa nomination à Matignon.
Dans ces conditions et soucieuse d’un accord rapide au sein du NFP, j’ai décidé de décliner sans plus attendre l’offre qui m’a été faite.
– Huguette Bello, présidente de la région La Réunion
Pourtant, l’ancienne députée communiste semblait faire figure de favorite pour diriger le gouvernement. Son nom avait été proposé mercredi soir par Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, et avait rapidement été accepté par les Insoumis, dont elle est proche.
Une “dirigeante politique exceptionnelle” selon LFI
La députée La France Insoumise Clémence Guetté n’a d’ailleurs pas tari d’éloges à son sujet, la qualifiant de “dirigeante politique exceptionnelle” et soulignant son expérience à la tête d’un exécutif local ainsi que son long engagement militant.
Le PS accusé de “tout bloquer”
Mais le refus du Parti Socialiste aura eu raison de cette candidature. Manuel Bompard, coordinateur de La France Insoumise, a vivement critiqué cette décision, accusant le PS de “tout bloquer” en s’opposant à toute candidature autre que celle de son Premier secrétaire, Olivier Faure.
Du côté des socialistes, on assume ce choix et on appelle à poursuivre les discussions, estimant qu’aucun nom ne fait pour l’instant consensus. Une position jugée incompréhensible par LFI, qui attend des “arguments politiques” justifiant l’opposition à Huguette Bello.
Retour à la case départ pour la gauche
Ce rebondissement replonge donc la gauche dans l’incertitude, près d’une semaine après des élections législatives qui lui ont pourtant donné une majorité à l’Assemblée nationale. Les négociations pour former un gouvernement s’annoncent plus ardues que jamais, tant les désaccords semblent profonds entre les différentes composantes du Nouveau Front Populaire.
Malgré tout, les discussions vont se poursuivre, comme l’a assuré Clémence Guetté. Mais le temps presse, et il faudra rapidement trouver un terrain d’entente pour éviter une crise politique majeure. Un défi de taille pour une gauche qui, malgré sa victoire dans les urnes, peine à parler d’une seule voix.