Les sénateurs américains viennent de confirmer la nomination d’Howard Lutnick, un homme d’affaires proche du président Donald Trump, au poste stratégique de secrétaire au Commerce. Cette décision marque un tournant dans la politique commerciale des États-Unis, Lutnick étant un fervent défenseur des droits de douane comme levier pour rééquilibrer les échanges internationaux.
Malgré quelques voix dissonantes, la confirmation de Lutnick par 51 voix contre 45 n’est guère surprenante. Ancien dirigeant de la banque Cantor Fitzgerald, il avait su convaincre lors de son audition au Sénat fin janvier, plaidant pour une approche pays par pays des tarifs douaniers afin de mieux défendre les intérêts américains.
Un Partisan Résolu des Droits de Douane
Pour Lutnick, les États-Unis doivent être « mieux traités » par leurs partenaires commerciaux. Il rejette l’idée que les droits de douane puissent alimenter l’inflation, la qualifiant de « non-sens », et promet de s’attaquer aux barrières non tarifaires qui entravent les exportations américaines.
Nous devons faire en sorte que les États-Unis rendent les choses plus justes. Nous avons été très mal traités dans l’environnement du commerce mondial.
Howard Lutnick, lors de son audition au Sénat
Au Cœur de la Politique Commerciale de Trump
En tant que secrétaire au Commerce, Lutnick supervisera directement le Représentant au Commerce (USTR), en charge notamment des droits de douane. Il arrive à ce poste alors que l’administration Trump a déjà engagé une vaste offensive douanière visant en priorité le Canada, le Mexique et la Chine.
Depuis début 2025, les droits de douane ont bondi de 25 % sur l’ensemble des produits canadiens et mexicains, après une courte trêve, tandis que ceux sur les importations chinoises grimpaient de 10 points. Mi-mars, Trump a imposé unilatéralement des taxes de 25 % sur l’acier et l’aluminium.
Cap sur la Réciprocité Tarifaire
La prochaine étape est l’instauration au 2 avril de droits de douane réciproques : chaque pays se verra appliquer par les États-Unis les mêmes tarifs que ceux qu’il impose aux produits américains. Une mesure coup pour coup qui risque de tendre encore plus les relations commerciales.
Howard Lutnick aura donc la lourde tâche de mettre en musique cette nouvelle partition protectionniste voulue par Donald Trump. Son credo : des accords bilatéraux musclés plutôt qu’un multilatéralisme jugé défavorable à l’Amérique. Reste à savoir si cette approche frontale portera ses fruits ou attisera les contentieux.
