C’est un revers cinglant pour les défenseurs des libertés à Hong Kong. Un juge de la Haute Cour vient de rejeter le tout premier recours déposé contre la très controversée loi sur la sécurité nationale, imposée en 2020 par Pékin. Une décision lourde de sens qui risque de réduire encore davantage l’espace des libertés dans l’ex-colonie britannique.
Le premier recours rejeté, un symbole fort
Le recours avait été déposé par Ma Chun-man, un militant pro-démocratie emprisonné, plus connu sous le surnom de « Captain America 2.0 » pour s’être déguisé en super-héros lors des grandes manifestations qui ont secoué Hong Kong en 2019. Condamné à 6 ans de prison pour « incitation à la sécession » en vertu de la draconienne loi sur la sécurité, il espérait obtenir une remise de peine.
Mais le juge Alex Lee en a décidé autrement, balayant ses arguments en estimant que le nouveau système de remise de peine était « suffisamment précis ». Un revers cinglant pour Ma Chun-man, mais aussi un symbole fort envoyé à tous les opposants : même devant la justice, la loi sur la sécurité nationale semble intouchable.
Le durcissement sécuritaire se poursuit
Adoptée en juin 2020 en réponse aux manifestations pro-démocratie qui avaient ébranlé le pouvoir, la loi sur la sécurité nationale constitue un tournant autoritaire majeur pour Hong Kong. Large et floue, punissant des crimes aussi vagues que la « subversion », la « sécession » ou la « collusion avec des forces étrangères », elle a permis une reprise en main musclée du territoire par Pékin.
Depuis, les autorités n’ont eu de cesse de durcir l’arsenal sécuritaire et de restreindre les libertés. Une seconde loi sur la sécurité, encore plus stricte, a ainsi été adoptée en mars dernier. Elle a notamment renforcé le délit de sédition et alourdi les peines, jusqu’à 7 ans de prison pour « incitation à la haine » des dirigeants chinois.
Hong Kong semble s’enfoncer chaque jour davantage dans l’autoritarisme et la répression.
D’après une source proche des milieux pro-démocratie
Une justice sous influence de Pékin
La décision de la Haute Cour de rejeter le recours de Ma Chun-man soulève aussi des questions sur l’indépendance de la justice hongkongaise. Le juge en charge du dossier, Alex Lee, fait en effet partie d’un groupe de magistrats spécialement sélectionnés par les autorités pour traiter les affaires de sécurité nationale.
Un mécanisme dénoncé par de nombreux juristes, qui y voient un moyen pour le pouvoir politique de garder la main sur les dossiers sensibles. Dans un système judiciaire qui était loué pour son indépendance, c’est un recul inquiétant. La justice semble de plus en plus inféodée aux desiderata de Pékin.
Quelles perspectives pour les libertés à Hong Kong ?
Trois ans après l’adoption de la loi sur la sécurité nationale, c’est un paysage de désolation que laisse voir Hong Kong sur le plan des libertés. La plupart des grandes figures pro-démocratie sont en prison ou en exil, la société civile et la presse indépendante ont été laminées.
Le rejet de ce premier recours contre la loi sécuritaire sonne comme un nouveau coup de massue. Il envoie le signal que contester le durcissement en cours semble vain, y compris par des voies légales. Pour beaucoup d’observateurs, Hong Kong paraît plus que jamais sur le chemin de l’intégration pure et simple dans le système autoritaire chinois. La marge de manœuvre des défenseurs des libertés n’a jamais semblé si réduite.
Hong Kong était notre dernier espoir, un phare des libertés aux portes de la Chine autoritaire. Cette lumière est en train de s’éteindre.
Un militant pro-démocratie en exil
Pour autant, certains veulent encore croire que la flamme de la résistance n’est pas totalement éteinte. Des formes de mobilisation plus discrètes, adaptées au nouveau contexte sécuritaire, continuent d’exister. Des voix courageuses osent encore s’élever, malgré les risques. La société hongkongaise reste profondément attachée à ses libertés et son identité distincte.
Mais la route sera longue et semée d’embûches. Face à un pouvoir déterminé à imposer sa conception de « l’ordre », et avec une communauté internationale qui semble peu encline à aller au-delà des déclarations de principe, l’avenir des libertés à Hong Kong apparaît bien sombre. Le rejet de ce recours n’est qu’un épisode de plus dans une dérive autoritaire qui semble pour l’heure inexorable.
Un mécanisme dénoncé par de nombreux juristes, qui y voient un moyen pour le pouvoir politique de garder la main sur les dossiers sensibles. Dans un système judiciaire qui était loué pour son indépendance, c’est un recul inquiétant. La justice semble de plus en plus inféodée aux desiderata de Pékin.
Quelles perspectives pour les libertés à Hong Kong ?
Trois ans après l’adoption de la loi sur la sécurité nationale, c’est un paysage de désolation que laisse voir Hong Kong sur le plan des libertés. La plupart des grandes figures pro-démocratie sont en prison ou en exil, la société civile et la presse indépendante ont été laminées.
Le rejet de ce premier recours contre la loi sécuritaire sonne comme un nouveau coup de massue. Il envoie le signal que contester le durcissement en cours semble vain, y compris par des voies légales. Pour beaucoup d’observateurs, Hong Kong paraît plus que jamais sur le chemin de l’intégration pure et simple dans le système autoritaire chinois. La marge de manœuvre des défenseurs des libertés n’a jamais semblé si réduite.
Hong Kong était notre dernier espoir, un phare des libertés aux portes de la Chine autoritaire. Cette lumière est en train de s’éteindre.
Un militant pro-démocratie en exil
Pour autant, certains veulent encore croire que la flamme de la résistance n’est pas totalement éteinte. Des formes de mobilisation plus discrètes, adaptées au nouveau contexte sécuritaire, continuent d’exister. Des voix courageuses osent encore s’élever, malgré les risques. La société hongkongaise reste profondément attachée à ses libertés et son identité distincte.
Mais la route sera longue et semée d’embûches. Face à un pouvoir déterminé à imposer sa conception de « l’ordre », et avec une communauté internationale qui semble peu encline à aller au-delà des déclarations de principe, l’avenir des libertés à Hong Kong apparaît bien sombre. Le rejet de ce recours n’est qu’un épisode de plus dans une dérive autoritaire qui semble pour l’heure inexorable.