C’est un jugement qui fera date dans l’histoire récente de Hong Kong. Ce mardi, la justice hongkongaise a condamné 45 militants prodémocratie à des peines de prison ferme pouvant aller jusqu’à 10 ans pour « subversion ». Une sentence prononcée à l’issue du plus grand procès organisé à ce jour dans l’ex-colonie britannique pour atteinte à la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin.
Une primaire officieuse au cœur du procès
Les accusés, parmi lesquels figurent certaines des figures les plus en vue du mouvement prodémocratie hongkongais, ont tous été reconnus coupables d’avoir organisé ou participé à une primaire électorale officieuse en juillet 2020. L’objectif de ce scrutin : sélectionner les candidats de l’opposition les plus à même de remporter une majorité au Conseil législatif, le « Parlement » local. Une victoire qui leur aurait permis de bloquer les budgets et potentiellement de contraindre la cheffe de l’exécutif hongkongais de l’époque, Carrie Lam, à la démission.
Malgré les avertissements des autorités qui avaient déclaré ce vote illégal, plus de 610 000 Hongkongais y avaient participé, soit près d’un septième des électeurs inscrits. Mais le scrutin lui-même n’aura finalement jamais eu lieu, Pékin imposant un nouveau système électoral plaçant de facto l’opposition hors-jeu.
Une « conspiration » pour les autorités
Aux yeux de la justice hongkongaise, cette tentative de mobiliser le vote protestataire relevait d’une « conspiration visant à subvertir le pouvoir de l’État ». Lors du procès, les juges ont estimé que les accusés auraient plongé Hong Kong dans une « crise constitutionnelle » s’ils étaient parvenus à leurs fins. Sur les 47 personnes initialement inculpées, 45 ont donc été déclarées coupables.
Ce jugement montre que toute velléité de s’opposer au régime chinois est devenue un crime à Hong Kong.
Une source proche des accusés
Jusqu’à 10 ans de prison pour les « cerveaux »
La peine la plus lourde, 10 ans de détention, a été infligée au juriste Benny Tai, identifié comme l’un des « cerveaux » de l’opération avec les politiciens Au Nok-hin, Andrew Chiu et Ben Chung. Ces derniers ont écopé de peines allant de 7 à 8 ans de prison. D’autres figures connues du mouvement prodémocratie comme Joshua Wong, déjà emprisonné dans une autre affaire, se sont vu infliger des sentences de plusieurs années derrière les barreaux.
Seuls deux accusés ont été acquittés. Selon des proches de certains condamnés, ce lourd verdict vise à « décapiter » l’opposition hongkongaise et à dissuader quiconque de défier l’autorité de la Chine sur le territoire.
Hong Kong sous la coupe de Pékin
Depuis l’entrée en vigueur en 2020 de la draconienne loi sur la sécurité nationale, en réponse aux manifestations monstres de 2019, Hong Kong a basculé dans un tout autre régime. Journaux fermés, associations dissoutes, militants arrêtés : en l’espace de trois ans, la mégapole autrefois vibrante de débats est passée sous la coupe d’un système politique aligné sur celui de Pékin.
Même la commémoration de Tiananmen, autre symbole de l’identité hongkongaise, est désormais interdite. Toute transgression est immédiatement réprimée, au nom de la nécessaire « stabilité ». Pour beaucoup, ces lourdes condamnations signent la fin de ce qui restait du principe « Un pays, deux systèmes » qui devait garantir à Hong Kong un haut degré d’autonomie jusqu’en 2047.
La loi sur la sécurité nationale a donné à Pékin tous les outils nécessaires pour faire taire la moindre voix dissidente. Hong Kong n’a plus rien d’un territoire semi-autonome.
Un expert de la Chine
Le spectre de nouvelles arrestations
Ce procès historique pourrait n’être que le premier d’une longue série. D’après certaines sources, les autorités hongkongaises auraient dans leur viseur des dizaines d’autres militants, soupçonnés de menacer la sécurité nationale. Avec ces peines de prison massives, Pékin envoie un avertissement à quiconque oserait encore remettre en cause sa mainmise sur l’ex-colonie britannique.
La bataille pour la démocratie à Hong Kong semble désormais perdue. Sous le regard inquiet de la communauté internationale, la ville bascule un peu plus chaque jour dans le giron chinois. Malgré les protestations des capitales occidentales, rien ne semble pouvoir enrayer la reprise en main de ce territoire jadis considéré comme un joyau de liberté aux portes de la Chine autoritaire.
Jusqu’à 10 ans de prison pour les « cerveaux »
La peine la plus lourde, 10 ans de détention, a été infligée au juriste Benny Tai, identifié comme l’un des « cerveaux » de l’opération avec les politiciens Au Nok-hin, Andrew Chiu et Ben Chung. Ces derniers ont écopé de peines allant de 7 à 8 ans de prison. D’autres figures connues du mouvement prodémocratie comme Joshua Wong, déjà emprisonné dans une autre affaire, se sont vu infliger des sentences de plusieurs années derrière les barreaux.
Seuls deux accusés ont été acquittés. Selon des proches de certains condamnés, ce lourd verdict vise à « décapiter » l’opposition hongkongaise et à dissuader quiconque de défier l’autorité de la Chine sur le territoire.
Hong Kong sous la coupe de Pékin
Depuis l’entrée en vigueur en 2020 de la draconienne loi sur la sécurité nationale, en réponse aux manifestations monstres de 2019, Hong Kong a basculé dans un tout autre régime. Journaux fermés, associations dissoutes, militants arrêtés : en l’espace de trois ans, la mégapole autrefois vibrante de débats est passée sous la coupe d’un système politique aligné sur celui de Pékin.
Même la commémoration de Tiananmen, autre symbole de l’identité hongkongaise, est désormais interdite. Toute transgression est immédiatement réprimée, au nom de la nécessaire « stabilité ». Pour beaucoup, ces lourdes condamnations signent la fin de ce qui restait du principe « Un pays, deux systèmes » qui devait garantir à Hong Kong un haut degré d’autonomie jusqu’en 2047.
La loi sur la sécurité nationale a donné à Pékin tous les outils nécessaires pour faire taire la moindre voix dissidente. Hong Kong n’a plus rien d’un territoire semi-autonome.
Un expert de la Chine
Le spectre de nouvelles arrestations
Ce procès historique pourrait n’être que le premier d’une longue série. D’après certaines sources, les autorités hongkongaises auraient dans leur viseur des dizaines d’autres militants, soupçonnés de menacer la sécurité nationale. Avec ces peines de prison massives, Pékin envoie un avertissement à quiconque oserait encore remettre en cause sa mainmise sur l’ex-colonie britannique.
La bataille pour la démocratie à Hong Kong semble désormais perdue. Sous le regard inquiet de la communauté internationale, la ville bascule un peu plus chaque jour dans le giron chinois. Malgré les protestations des capitales occidentales, rien ne semble pouvoir enrayer la reprise en main de ce territoire jadis considéré comme un joyau de liberté aux portes de la Chine autoritaire.