La France est en deuil. Le général Jean-Louis Georgelin, grande figure militaire et président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, nous a quittés brutalement le 18 août dernier dans un tragique accident de randonnée. Partout dans le pays, l’émotion est immense face à la disparition de cet homme d’exception qui avait fait de la reconstruction de Notre-Dame, ravagée par un incendie en 2019, la mission d’une vie.
Un destin militaire hors norme
Né en 1948, Jean-Louis Georgelin s’engage très tôt dans une brillante carrière militaire qui le mènera jusqu’aux plus hautes fonctions. Saint-Cyrien exemplaire, il gravit tous les échelons avec brio, se distinguant par son professionnalisme, son sens du devoir et ses qualités humaines unanimement reconnues.
Nommé chef d’état-major des armées en 2006, il occupe ce poste jusqu’en 2010, avant de devenir Grand Chancelier de la Légion d’Honneur. Un parcours remarquable, jalonné de distinctions prestigieuses, qui force le respect et l’admiration.
Un officier apprécié de tous
Au-delà de ses faits d’armes, le général Georgelin laissera le souvenir d’un homme chaleureux, proche de ses équipes, attentif aux autres. Ses anciens collaborateurs évoquent un chef exigeant mais bienveillant, sachant remotiver ses troupes dans les moments difficiles.
Le général avait cette capacité rare à fédérer, à embarquer tout le monde dans un projet commun. Avec lui, on avait envie de se dépasser.
– Un ancien subordonné
Notre-Dame, l’ultime défi
En 2019, quand le président Macron lui confie les rênes du chantier de reconstruction de Notre-Dame, le général Georgelin, pourtant retraité, n’hésite pas une seconde. Avec la fougue et la détermination qu’on lui connaît, il se jette corps et âme dans cette tâche immense, bien décidé à relever le défi d’une réouverture en 5 ans.
Jour après jour, il coordonne les équipes, dialogue avec les différents corps de métier, s’assure de l’avancée des travaux. Son engagement total et son efficacité permettent au chantier de franchir les obstacles les uns après les autres.
Pour lui, la restauration de Notre-Dame était plus qu’un simple chantier. C’était un acte de foi, un devoir sacré envers l’Histoire et les générations futures.
– Un proche collaborateur
Un hommage national
Le vendredi 25 août, la Nation tout entière a rendu un hommage solennel au général Georgelin dans la cour d’honneur des Invalides, en présence du président de la République. L’occasion de saluer une dernière fois ce grand serviteur de l’État, ce « moine-soldat » comme l’a si joliment décrit un de ses amis.
Son décès laisse un grand vide sur le chantier de Notre-Dame, mais son successeur, que l’on sait d’ores et déjà dans la droite ligne de son action, aura à coeur de poursuivre son oeuvre et de tenir l’objectif d’une réouverture en décembre 2024. Ce sera le plus bel hommage qu’on puisse rendre à cet homme d’exception.
Une figure inspirante
Au-delà de sa carrière et de ses accomplissements, le général Georgelin restera pour beaucoup un modèle, une source d’inspiration. Par son parcours, son engagement, son humanité, il a montré qu’il était possible de mettre son énergie et ses compétences au service de causes qui nous dépassent.
Si je devais retenir une chose du général, c’est cette façon qu’il avait de nous pousser à donner le meilleur de nous-mêmes, à ne jamais renoncer même quand tout semble perdu. C’est un héritage extraordinaire qu’il nous laisse.
– Un proche
En ces temps troublés, où les repères vacillent et les défis s’accumulent, l’exemple du général Georgelin est plus que jamais précieux. Il nous rappelle que l’engagement, le courage et la générosité restent des valeurs cardinales, seules à même de permettre aux grands projets d’aboutir.
Alors que Notre-Dame poursuit sa lente renaissance, c’est tout un pays qui s’incline devant la mémoire de ce grand homme, fier d’avoir compté dans ses rangs une personnalité aussi lumineuse. Le général Georgelin est entré dans l’Histoire. Mais plus encore, il est entré dans le cœur des Français. Et c’est là, sans doute, le plus beau des hommages.
