Il y a comme un air de déjà-vu dans le paysage politique français. Alors que le pays se prépare déjà pour l’échéance présidentielle de 2027, deux figures emblématiques de la gauche semblent décidées à croiser à nouveau le fer : François Hollande et Jean-Luc Mélenchon. L’ancien président socialiste et le leader des Insoumis, qui s’étaient déjà affrontés lors de la présidentielle de 2012, rêvent aujourd’hui d’un match retour. Une perspective qui ne manque pas de faire saliver les observateurs politiques.
Hollande, le retour du « réformiste »
Depuis son retour sur les bancs de l’Assemblée nationale en juin 2024, François Hollande ne cache plus ses ambitions. Convaincu que l’image de Jean-Luc Mélenchon est aujourd’hui trop abîmée pour incarner une alternative crédible, l’ancien chef de l’État mise sur l’émergence d’une nouvelle offre de « gauche réformiste ». Une stratégie qui semble porter ses fruits si l’on en croit les récents sondages, qui créditent l’ancien président d’une popularité en hausse.
Pour François Hollande, l’heure est donc venue de préparer le terrain en vue de 2027. Multipliant les interventions médiatiques et les rencontres avec les acteurs de la société civile, il s’emploie à dessiner les contours d’un projet qui se veut à la fois « réaliste » et « progressiste ». Un positionnement politique qui tranche avec celui de Jean-Luc Mélenchon, dont il ne manque jamais une occasion de pointer les « contradictions » et les « outrances ».
Mélenchon, l’éternel insoumis
Du côté de La France Insoumise, on se frotte aussi les mains à l’idée d’un nouveau duel Hollande-Mélenchon. Pour le leader des Insoumis, ce face-à-face serait l’occasion rêvée de prendre sa revanche sur celui qui l’avait battu en 2012. Surtout, il lui permettrait d’imposer à nouveau son mouvement comme la principale force à gauche de l’échiquier politique.
Loin de s’en cacher, Jean-Luc Mélenchon ne rate d’ailleurs pas une occasion de provoquer son rival socialiste. Qualifiant régulièrement François Hollande de « has been », il l’accuse de vouloir « ramener la gauche en arrière ». Une stratégie de la tension qui ne semble pas pour autant émouvoir l’ancien président. Interrogé récemment sur les attaques de Jean-Luc Mélenchon, François Hollande a ainsi balayé d’un revers de main les critiques : « Il dit ce qu’il veut, ça ne m’atteint pas. Je sais où je vais ».
Vers un nouveau duel en 2027 ?
Si les deux hommes semblent donc déterminés à en découdre, reste à savoir si leur affrontement aura bien lieu en 2027. Car à trois ans de l’échéance, beaucoup d’inconnues demeurent. À commencer par l’évolution du paysage politique et la capacité des deux rivaux à fédérer autour d’eux.
Si Hollande et Mélenchon veulent s’affronter en 2027, ils devront d’abord convaincre qu’ils sont les mieux placés pour porter les couleurs de la gauche.
Un stratège politique
Autre inconnue de taille : la possibilité d’une présidentielle anticipée. Un scénario qui, s’il venait à se concrétiser, pourrait rebattre totalement les cartes. Car si Jean-Luc Mélenchon semble aujourd’hui obsédé par cette hypothèse, François Hollande y reste pour l’instant opposé, estimant que cela ne ferait qu’ajouter de l’instabilité à une situation déjà compliquée.
Une chose est sûre : si le duel Hollande-Mélenchon a bien lieu en 2027, il ne manquera pas de sel. Entre un ancien président déterminé à prendre sa revanche et un tribun insoumis prêt à tout pour s’imposer, la bataille promet d’être épique. De quoi passionner les Français, qui pourraient bien assister au retour d’un afforage politique dont ils sont familiers. En attendant, François Hollande et Jean-Luc Mélenchon fourbissent leurs armes. Et si l’on en croit les confidences de l’ancien président, l’envie semble déjà là : « J’en ai déjà la larme à l’œil », glisse-t-il malicieusement, le regard tourné vers 2027.