Toujours placé sous tension maximale depuis sa déroute électorale, le Parti socialiste s’apprête à vivre une nouvelle séquence explosive. L’ancien Président François Hollande est passé à l’offensive lundi soir contre l’actuel Premier secrétaire Olivier Faure, réclamant un nouveau congrès du PS dès début 2025 dans l’espoir de le déloger. Un véritable pavé dans la mare.
Hollande veut en découdre avec Faure
Redevenu simple député de Corrèze en juillet dernier, François Hollande a jeté un froid sur LCP en se prononçant pour la tenue d’un congrès socialiste en début d’année prochaine. Une revendication directement ciblée contre Olivier Faure, que l’ex-chef de l’État n’a pas hésité à vouloir pousser vers la sortie :
Il faut une nouvelle figure pour diriger le Parti socialiste pour permettre ce rassemblement et cette ouverture.
François Hollande
À ses yeux, ce congrès anticipé doit ouvrir la voie à un rapprochement avec Place Publique de Raphaël Glucksmann, un autre contempteur de la ligne Faure. Un tir groupé contre le premier secrétaire, déjà fragilisé en interne.
Le clan Faure dénonce des « propos inacceptables »
Cette charge de Hollande a fait bondir les proches d’Olivier Faure, qui n’ont pas tardé à répliquer par communiqué en fustigeant des « propos inacceptables ». Le premier secrétaire a dénoncé une manœuvre destinée à lui « forcer la main » :
François Hollande instrumentalise une partie des oppositions internes pour m’imposer un congrès dont il écrirait le scénario à l’avance. C’est irresponsable !
Olivier Faure
Pour les soutiens de Faure, cette offensive de l’ancien président vise à « déstabiliser le PS » à l’heure où il tente de rassembler la gauche autour de son alliance avec LFI. Un accord dont Hollande ne veut pas.
Vers une bataille pour l’avenir du PS
Au-delà des invectives, cette passe d’armes illustre surtout le bras de fer engagé pour le contrôle du PS entre deux lignes difficilement conciliables :
- D’un côté, Olivier Faure et la direction actuelle, partisans d’un ancrage à gauche et d’un rassemblement derrière Jean-Luc Mélenchon.
- De l’autre, François Hollande et les nostalgiques d’une gauche de gouvernement, favorables à une social-démocratie centriste hostile à LFI.
En exigeant un congrès pour trancher, Hollande veut pousser les socialistes à un choix existentiel. Avec l’espoir d’installer un nouveau premier secrétaire acquis à ses vues. Son retour par procuration ?
Le risque d’une nouvelle crise
Au sein d’un PS toujours convalescent, cette épreuve de force fait craindre une énième crise interne susceptible de le paralyser à nouveau. D’autant que les différentes sensibilités semblent irréconciliables :
Les pro-Faure | Les anti-Faure |
---|---|
Olivier Faure et la direction | François Hollande |
Maintien de l’alliance de gauche | Rupture avec LFI |
Pas de congrès anticipé | Congrès début 2025 |
Au vu des positions inconciliables, difficile d’imaginer une sortie de crise rapide et indolore. Le PS se dirige-t-il vers une énième guerre fratricide, au risque de l’implosion ? La suite des événements sera scrutée de près dans les prochaines semaines.
Une nouvelle page sombre semble en tout cas s’ouvrir chez les socialistes, pris en étau entre la pression des Insoumis et les assauts des centristes. Reste à savoir si le parti historique de la gauche, déjà moribond, sortira indemne de cette bataille au sommet orchestrée par François Hollande. L’ancien président n’a pas fini de faire parler de lui.