À une semaine du premier tour des élections législatives, la tension est à son comble entre deux figures de proue de la gauche française. François Hollande, revenu en Corrèze pour reconquérir son fief, a lancé une offensive verbale contre Jean-Luc Mélenchon, l’omniprésent leader de la France insoumise qui plane au-dessus du Nouveau Front populaire. Un duel fracassant qui électrise cette dernière ligne droite.
Hollande exhorte Mélenchon à “se taire”
Depuis le marché de Treignac, son fief corrézien, l’ancien président a dégainé ce dimanche contre l’Insoumis en chef. Jugeant que Mélenchon suscite davantage de “rejet” que Marine Le Pen ou Jordan Bardella, Hollande l’a exhorté à “se mettre de côté” et à “se taire” s’il veut “rendre service au NFP”.
Quand il y a plus de rejet sur Jean-Luc Mélenchon que sur Le Pen ou Bardella, il faut avoir conscience de l’intérêt général.
François Hollande
Mélenchon refuse de “céder” et crible Hollande
Piqué au vif, Jean-Luc Mélenchon a immédiatement contre-attaqué depuis son meeting à Montpellier. Raillant la “popularité” de son rival sous les huées du public, l’Insoumis a martelé qu’il n’a “jamais cédé à qui que ce soit”.
Je ne renoncerai jamais à l’honneur d’être une cible, comme dit Cyrano de Bergerac.
Jean-Luc Mélenchon
Et de décocher une dernière flèche à Hollande, jugeant que “pour que l’offense atteigne sa cible, il faut qu’elle parte du même niveau” ce qui n’est “pas le cas” selon lui. Un tir à boulets rouges entre deux poids lourds de la gauche.
Le NFP toujours sans premier ministre désigné
Cette passe d’armes survient alors que le Nouveau Front populaire n’a toujours pas tranché le nom de son éventuel premier ministre en cas de victoire le 7 juillet. Si Mélenchon a répété samedi qu’il postulait pour Matignon, certains cadres du NFP jugent sa candidature clivante et préféreraient un profil plus rassembleur.
À l’inverse, les partisans de l’Insoumis estiment que seul Mélenchon a la légitimité et la stature pour diriger le gouvernement. Un délicat casse-tête stratégique à quelques jours d’un scrutin qui pourrait rebattre les cartes politiques. Le duel Hollande-Mélenchon préfigure-t-il les déchirements à venir à gauche ?