Le 6 décembre 2025, la France a découvert sa nouvelle reine de beauté. Et dès les premières heures suivant son sacre, Hinaupoko Devèze a posé les bases d’un règne qui s’annonce différent. Authentique, sans filtre, presque anti-influenceuse. Une prise de position qui intrigue autant qu’elle séduit.
Hinaupoko Devèze : « Je parlerai à tout le monde de la même façon »
À 23 ans, l’étudiante en psychologie originaire de Tahiti n’a pas attendu longtemps pour marquer son territoire. Interrogée seulement deux jours après son élection, elle a été claire : pas de traitement de faveur, pas de distance calculée. Journalistes, politiques, passants dans la rue… tous seront reçus avec la même sincérité.
Cette déclaration fait mouche dans un univers où les Miss apprennent souvent à peser chaque mot. Ici, la jeune femme refuse le jeu classique des relations publiques. Elle veut simplement rester elle-même, comme on le lui a conseillé dès son arrivée dans l’aventure Miss France.
« J’ai décidé de m’adresser à chacun en étant fidèle à ce que je veux véhiculer. Journaliste, Français, homme politique… je m’adresserai de la même façon à chaque être humain. Je ne veux pas créer de distances. »
Cette phrase résume tout. Hinaupoko Devèze ne voit pas le titre comme un piédestal, mais comme une opportunité d’être plus proche des gens. Un positionnement rare, presque révolutionnaire dans le microcosme des reines de beauté.
Un sacre qui dépasse le simple concours
Pour elle, Miss France n’a jamais été qu’une histoire de paillettes. C’est avant tout un moyen de « rêver plus grand » et surtout de travailler sur soi. Elle le dit sans détour : elle souffrait d’un manque de confiance et craignait terriblement le regard des autres.
Arriver jusqu’à la couronne a été une thérapie en accéléré. Aujourd’hui, elle savoure encore le chemin parcouru et peine à réaliser qu’elle est devenue la sixième Miss Tahiti sacrée dans l’histoire du concours – la première depuis Vaimalama Chaves en 2019.
Son métissage (mère marquisienne, père métropolitain) a également joué un rôle dans son parcours. Elle incarne une Polynésie fière et moderne, loin des clichés parfois véhiculés. Un symbole fort au moment où la diversité est plus que jamais célébrée.
Les réseaux sociaux ? Merci, mais non merci
C’est peut-être là que Hinaupoko Devèze surprend le plus. Dans une époque où les Miss sont attendues au tournant sur Instagram et TikTok, elle annonce vouloir garder une certaine distance. Pas question de filmer son café du matin ou de poster des stories à tout-va.
Son argument ? Les réseaux sociaux abîment la santé mentale des jeunes. Comparaison permanente, course à la perfection… Elle en a conscience et refuse d’alimenter le phénomène. Elle sera présente, bien sûr, mais de façon mesurée.
« Je ne vais pas vloguer absolument tout. Ne comptez pas sur moi pour faire de l’influence à base de “Coucou tout le monde, aujourd’hui je bois un café…”. Je veux montrer l’exemple : vivez ce qui se passe sous vos yeux. »
Cette prise de position est courageuse. Elle sait qu’on attend d’elle du contenu en continu, des partenariats, des placements. Pourtant, elle choisit l’expérience humaine avant l’image parfaite. Un pari risqué mais cohérent avec sa personnalité.
Un règne tourné vers le contact humain
Concrètement, cela signifie quoi ? Plus de rencontres dans la vraie vie. Plus de moments partagés sans écran interposé. Elle veut que son année de règne soit faite de souvenirs palpables plutôt que de likes.
Elle imagine déjà les déplacements en région, les échanges avec les enfants, les discussions spontanées. Le genre de moments qui ne se mettent pas forcément en story mais qui marquent les esprits. Un retour aux sources du rôle de Miss France : être une ambassadrice accessible.
Ce qu’elle refuse :
– Les stories quotidiennes sans intérêt
– La quête de perfection numérique
– La comparaison toxique
Ce qu’elle privilégie :
– Le contact direct
– Les échanges vrais
– L’instant présent
Dans un monde ultra-connecté, cette posture fait figure d’ovni. Et c’est précisément ce qui plaît. Beaucoup voient déjà en elle la Miss d’une génération qui commence à saturer des réseaux sociaux.
Pourquoi ce discours résonne autant
Parce qu’il arrive au bon moment. Les études sur le lien entre réseaux sociaux et santé mentale se multiplient. Les jeunes passent en moyenne plus de 3 heures par jour sur leur téléphone. Les cas d’anxiété et de dépression liés à Instagram ou TikTok sont documentés.
Quand une personnalité publique aussi exposée qu’une Miss France prend position, le message porte. Surtout quand cette personnalité étudie la psychologie et sait de quoi elle parle. Hinaupoko Devèze n’est pas dans la posture : elle vit ce qu’elle prône.
Son discours rappelle celui d’autres figures qui ont récemment tiré la sonnette d’alarme : artistes, sportifs, influenceurs repentis. Mais venant d’une Miss tout juste couronnée, l’impact est décuplé.
Les défis qui l’attendent
Reste à voir si elle tiendra la ligne toute l’année. Le comité Miss France, les partenaires, les médias : tous attendent du contenu. Refuser l’hyper-visibilité peut vite être perçu comme un manque d’engagement.
Elle le sait et semble prête à défendre son choix. Son naturel et sa détermination pourraient bien faire bouger les lignes en interne. Certaines Miss avant elle ont déjà essayé de poser leurs conditions ; peu ont tenu jusqu’au bout.
Mais Hinaupoko Devèze a un avantage : elle arrive avec une légitimité nouvelle. Le public a plébiscité sa spontanéité pendant l’élection. Les réseaux, paradoxalement, l’ont portée favorite bien avant le jour J.
Un modèle pour la nouvelle génération
En choisissant cette voie, elle envoie un message fort aux jeunes filles qui regardent l’élection. Être belle, oui, mais surtout être soi. Utiliser les réseaux avec parcimonie. Privilégier le réel au virtuel.
Des milliers d’adolescentes vont suivre son année de règne. Si elle parvient à incarner cette philosophie jusqu’au bout, elle pourrait marquer l’histoire du concours bien plus que par sa simple victoire.
Car au-delà de la couronne, c’est une philosophie de vie qu’elle défend. Une forme de slow life appliquée au monde parfois frénétique des Miss. Un équilibre entre visibilité nécessaire et préservation de soi.
Ce que cela dit de notre époque
Le sacre d’Hinaupoko Devèze tombe à pic. Nous sommes en 2025, au cœur d’un grand questionnement collectif sur le numérique. Burn-out digital, fatigue informationnelle, besoin de déconnexion : les signaux sont partout.
Qu’une jeune femme de 23 ans, au sommet de la visibilité médiatique, choisisse de poser des limites, cela en dit long. C’est le signe que même les générations les plus connectées commencent à vouloir autre chose.
Son année de règne sera scrutée. Chaque déplacement, chaque interview, chaque publication (ou absence de publication) sera commentée. Elle le sait et semble prête à assumer.
Une chose est sûre : Hinaupoko Devèze ne laissera personne indifférent. Soit elle réussira son pari et inspirera toute une génération, soit les exigences du titre la rattraperont. Dans les deux cas, son année s’annonce passionnante à suivre.
Et quelque part, c’est exactement ce qu’on attend d’une Miss France : marquer son époque, à sa manière.









