Ce dimanche 25 août 2024 restera dans les mémoires comme une journée de tensions extrêmes entre le Liban et Israël. Le mouvement chiite Hezbollah a en effet lancé une attaque d’une ampleur inédite contre l’État hébreu, avant d’annoncer en fin de matinée que l’opération était « terminée ». Retour sur une escalade qui fait craindre une nouvelle guerre ouverte entre les deux ennemis.
Le Hezbollah frappe Israël avec drones et roquettes
Tout a commencé aux aurores quand le Hezbollah, puissante milice chiite libanaise, a revendiqué le lancement de centaines de drones et de roquettes en direction du territoire israélien. Une attaque présentée comme une riposte à l’assassinat fin juillet d’un haut responsable militaire du mouvement dans une frappe israélienne à Beyrouth.
Selon un communiqué, le Hezbollah dit avoir « lancé une attaque aérienne à l’aide d’un grand nombre de drones » et tiré « plus de 320 roquettes Katioucha » sur 11 bases militaires et localités du nord d’Israël et du Golan syrien occupé. Une escalade rarissime par son ampleur depuis la dernière guerre entre les deux parties en 2006.
Israël mène des frappes « préventives » au Liban
Malgré la surprise, la réaction israélienne a été rapide et massive. L’armée a annoncé avoir détruit au Liban Sud, fief du Hezbollah, « des milliers de rampes de lancement de roquettes » grâce à une « centaine » de raids aériens « préventifs » menés dans la nuit et la matinée. L’objectif : déjouer une « attaque planifiée de grande envergure ».
Nous sommes déterminés à faire tout notre possible pour défendre notre pays.
– Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a promis une réponse ferme. « Quiconque nous fait du mal, nous lui faisons du mal », a-t-il martelé.
Le Hezbollah annonce l’attaque « terminée »
Vers midi heure locale, coup de théâtre : dans un nouveau communiqué, le Hezbollah indique que son « opération militaire du jour est terminée et accomplie ». Il dément les affirmations israéliennes sur l’échec de l’attaque et affirme avoir atteint ses objectifs.
Le mouvement promet toutefois de riposter à toute nouvelle frappe israélienne. Son chef Hassan Nasrallah, qui s’exprime rarement en public depuis la guerre de 2006, doit prononcer un discours dans l’après-midi pour tirer le bilan de l’opération.
Crainte d’un nouveau conflit ouvert
Cette journée marque une escalade sans précédent entre Israël et le Hezbollah depuis 17 ans. Elle fait craindre un embrasement dans une région déjà en ébullition, sur fond de tensions israélo-palestiniennes à Gaza et en Cisjordanie occupée.
- Le Hezbollah, mouvement pro-iranien le plus puissant du Liban, reste déterminé à venger ses combattants.
- Israël montre les muscles et se dit prêt à en découdre, avec le soutien des États-Unis.
- L’État hébreu a étendu l’état d’urgence à tout le pays, signe que la menace est prise très au sérieux.
Pour l’heure, les deux camps se sont gardés de franchir certaines lignes rouges. Mais la moindre étincelle pourrait dégénérer en guerre ouverte aux conséquences potentiellement dévastatrices pour le fragile Liban, déjà englué dans une crise économique et politique sans précédent.
Alors, simple démonstration de force ou prélude à un nouveau conflit sanglant ? Tous les regards restent braqués sur la frontière israélo-libanaise. Un cessez-le-feu durable n’a jamais semblé aussi précaire.
