Les tensions au Moyen-Orient ont atteint un nouveau paroxysme ce dimanche, avec l’annonce par le Hezbollah libanais d’une attaque de grande ampleur contre Israël. Le mouvement chiite pro-iranien affirme avoir tiré une salve de missiles et un essaim de drones explosifs vers des cibles militaires à Tel-Aviv et dans le sud du pays.
Selon une source proche du Hezbollah, cette “opération complexe” visait notamment une base navale israélienne à Ashdod. Il s’agirait d’une rare attaque directe sur le territoire israélien depuis le début de la guerre ouverte entre les deux ennemis le 23 septembre dernier.
Sirènes d’alerte et interceptions en Israël
Face à cette offensive, l’armée israélienne indique que les sirènes d’alerte ont retenti dans plusieurs secteurs du centre et du nord du pays, y compris dans la grande banlieue de Tel-Aviv. D’après un premier bilan, cinq projectiles sur six auraient été interceptés dans les zones de Dan, Sharon et Menashe, le dernier s’écrasant dans une zone inhabitée.
Les autorités militaires israéliennes font ensuite état d’environ 55 projectiles tirés au total vers le nord d’Israël, dont un certain nombre aurait été neutralisé par le bouclier antimissile. Une démonstration de force qui illustre l’intensification du conflit entre le Hezbollah et l’État hébreu.
Frappes israéliennes meurtrières au Liban
Mais cette attaque n’est pas restée sans réponse. L’armée libanaise rapporte qu’un de ses soldats a été tué et 18 autres blessés, dont certains grièvement, lors d’une frappe israélienne sur un centre militaire dans la localité d’al-Amiriyeh, dans le sud du pays. D’importants dégâts matériels sont également à déplorer.
Depuis le début de cette nouvelle guerre, plusieurs soldats libanais auraient ainsi perdu la vie dans des bombardements israéliens, signe de l’implication croissante de l’armée régulière dans ce conflit qui oppose initialement Israël aux milices du Hezbollah et du Hamas palestinien.
Israël déterminé à neutraliser ses ennemis
Du côté israélien, la détermination est totale. L’objectif affiché est de mettre hors d’état de nuire le Hezbollah libanais et le Hamas, deux mouvements considérés comme les bras armés de l’Iran, l’ennemi juré de l’État hébreu dans la région. Après l’attaque sans précédent du Hamas en territoire israélien le 7 octobre 2023, qui a précipité la guerre à Gaza, le gouvernement a juré d’éradiquer la menace.
Parallèlement, les dirigeants israéliens cherchent à tout prix à faire cesser les tirs de roquettes du Hezbollah, qui visent régulièrement le nord du pays depuis le Liban. Une double offensive contre ce que Tel-Aviv considère comme une menace existentielle pour sa sécurité.
Craintes d’une escalade incontrôlable
Mais cette stratégie du tout sécuritaire fait craindre une escalade incontrôlable dans une région déjà à vif. En s’attaquant simultanément au Hezbollah et au Hamas, avec le soutien assumé de Washington, Israël prend le risque d’une déflagration généralisée, qui impliquerait le Liban, les Palestiniens, mais aussi potentiellement la Syrie et l’Iran.
Beaucoup redoutent un embrasement durable qui déstabiliserait durablement le Moyen-Orient, avec des conséquences imprévisibles à l’échelle régionale et même mondiale. Les efforts diplomatiques peinent pour l’instant à infléchir la logique guerrière qui semble s’être imposée de part et d’autre.
L’avenir de la région en jeu
Au-delà des considérations stratégiques immédiates, c’est donc l’avenir même de cette poudrière du monde qui est en train de se jouer sous nos yeux. Entre un Hezbollah déterminé à en découdre avec “l’entité sioniste”, un Hamas renforcé par la “victoire” de Gaza et un Israël qui se sent plus que jamais menacé, le pire est à craindre si la communauté internationale ne parvient pas à arrêter l’engrenage de la guerre totale.
Cette nouvelle escalade montre que nous sommes peut-être en train de franchir un point de non-retour. Chaque coup porté appelle une riposte plus forte, dans une surenchère qui ne peut mener qu’au chaos. Il est plus que temps de revenir à la raison et de renouer le fil du dialogue, aussi ténu soit-il.
Un diplomate occidental à Beyrouth
Car au-delà du bruit des armes, ce sont les populations civiles qui paient le prix fort de cette folie guerrière. Populations prises en étau, condamnées à vivre dans la peur des bombardements et des représailles, avec le sentiment d’être les otages d’une histoire qui les dépasse et les broie.
L’attaque de ce dimanche et la riposte israélienne qui a suivi ne sont donc qu’un énième épisode d’un affrontement à haut risque dont nul ne peut prédire l’issue. Mais une chose est sûre : sans un sursaut politique et diplomatique de la communauté internationale, sans une volonté sincère de s’attaquer aux racines du conflit, la logique de guerre risque de l’emporter pour longtemps. Avec tout ce que cela implique de drames et de souffrances pour les peuples de la région.