En ces temps économiquement mouvementés, une bonne nouvelle émerge pour les salariés rémunérés au SMIC. À compter du 1er novembre, le salaire minimum connaîtra une augmentation de 2%, atteignant ainsi 1426,30 euros net mensuels pour un temps plein. Si ce coup de pouce peut sembler modeste, il s’avère non négligeable lorsqu’on l’associe à la baisse continue des taux d’intérêt. Ensemble, ces deux facteurs offrent aux smicards un gain notable en termes de pouvoir d’achat immobilier.
11 000 euros de plus sur 20 ans
Selon une récente étude d’un courtier en crédit, un salarié au SMIC pourra emprunter jusqu’à 93 000 euros sur 20 ans à partir de novembre, soit 11 000 euros de plus qu’il y a un an. Cette augmentation de capacité d’emprunt découle directement de la conjugaison entre la hausse du salaire minimum et l’assouplissement des conditions de crédit immobilier.
En effet, après une période de resserrement durant laquelle les banques se montraient sélectives, octroyant des prêts principalement aux ménages aisés, les vannes du crédit semblent à nouveau s’ouvrir. Cet élargissement de l’assiette des emprunteurs s’accompagne d’une baisse significative des taux d’intérêt, actuellement autour de 3,5% sur 20 ans contre 4,5% l’an dernier.
Des disparités régionales marquées
Si cette embellie profite à tous les Français payés au SMIC, elle se matérialise différemment selon les régions. Hors apport personnel, un smicard peut ainsi prétendre à l’achat d’un bien de plus de 40 m² dans certaines villes comme Clermont-Ferrand, Brest ou Le Havre. À Saint-Étienne, il peut même viser un appartement de près de 72 m². En revanche, dans les grandes métropoles, le tableau est nettement moins réjouissant.
Quand on gagne le SMIC, c’est mieux d’emprunter à deux. Cela permet d’avoir un reste à vivre plus confortable.
Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer
À Marseille, un smicard ne peut guère espérer plus de 25 m². Ce chiffre tombe à 20 m² à Lyon et à peine 10 m² dans la capitale. Dans ces zones tendues où les prix au mètre carré flambent, la seule solution viable pour les petits budgets reste souvent l’achat à deux.
Un marché immobilier en demi-teinte
Malgré ces avancées positives pour le pouvoir d’achat immobilier des smicards, le marché immobilier dans son ensemble demeure fragile. Si les taux bas et les prêts plus accessibles devraient stimuler la demande, l’offre peine à suivre, notamment dans le neuf. Les chantiers sont ralentis par la hausse des coûts des matériaux et les difficultés d’approvisionnement.
Dans l’ancien aussi, les vendeurs se montrent frileux, anticipant une possible correction des prix. Beaucoup préfèrent attendre des jours meilleurs pour mettre leur bien en vente. Conséquence : les acheteurs, même avec un budget en hausse, peinent à trouver leur bonheur.
Des aides à l’accession à ne pas négliger
Pour maximiser leurs chances, les salariés au SMIC désireux d’acquérir leur logement doivent plus que jamais s’intéresser aux diverses aides à l’accession. Le prêt à taux zéro (PTZ), réservé aux primo-accédants sous conditions de ressources, reste un précieux coup de pouce, tout comme les prêts d’Action Logement destinés aux salariés du secteur privé.
De même, il convient d’étudier attentivement son éligibilité aux dispositifs mis en place localement par certaines collectivités pour soutenir l’accès à la propriété des ménages modestes. Entre subventions, prêts bonifiés et garanties d’emprunt, ces aides peuvent faire la différence au moment de concrétiser son projet.
Pensez à l’immobilier locatif !
Enfin, si l’achat d’une résidence principale s’avère trop compliqué dans les zones prisées, l’investissement locatif peut constituer une alternative intéressante. Avec la remontée des loyers, soutenue par la pénurie d’offre, les rendements locatifs s’améliorent dans de nombreuses villes.
En ciblant les petites surfaces très demandées, comme les studios et les deux-pièces, un smicard peut espérer des revenus réguliers pour compléter ses 1426,30 euros mensuels. Une stratégie payante à long terme, à condition de bien s’entourer pour sécuriser son opération. Si l’immobilier reste un rêve accessible, même avec un petit salaire, il ne s’improvise pas !