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Hausse des inégalités de patrimoine : les aisés profitent de l’immobilier

Les écarts de patrimoine se creusent ! Les plus aisés ont bénéficié de la flambée immobilière, tandis que les ménages modestes trinquent. Un rapport de l'INSEE révèle une concentration croissante des richesses entre 1998 et 2021, amplifiée par les inégalités d'héritages. Comment enrayer cette tendance ?

Alors que les écarts de richesse ne cessent de se creuser en France, un récent rapport de l’INSEE met en lumière le rôle de l’immobilier dans l’accroissement des inégalités de patrimoine. Entre 1998 et 2021, la concentration des richesses s’est accélérée, profitant principalement aux ménages les plus aisés.

Une hausse des prix immobiliers qui creuse les écarts

Selon l’étude de l’INSEE, la moitié des ménages français détient aujourd’hui 92% de la masse totale du patrimoine, contre 91% il y a 20 ans. Si cette évolution peut sembler minime, elle cache en réalité des disparités croissantes.

En effet, les 10% des ménages les mieux dotés en patrimoine ont vu leur richesse augmenter de 4% en moyenne par an, tandis que les 10% les moins bien lotis ont subi une baisse de 2%. Un écart qui s’explique en grande partie par la flambée des prix de l’immobilier, dont ont principalement bénéficié les plus aisés pour consolider leur patrimoine.

L’immobilier, pilier du patrimoine des Français

Le patrimoine brut des ménages est constitué à 62% de biens immobiliers, loin devant les actifs financiers (21%), professionnels (11%) et les biens durables comme les voitures ou les objets de valeur (7%). Un constat qui souligne l’importance cruciale de la pierre dans la richesse des Français.

Mais cette prépondérance de l’immobilier n’est pas sans conséquence sur les inégalités. Comme le note l’INSEE, “la baisse des revenus les plus modestes et le dynamisme des hauts revenus ont accentué la tendance inégalitaire”. Les ménages les plus aisés ont ainsi pu tirer profit de la hausse des prix pour accroître leur patrimoine, creusant encore davantage les écarts.

L’héritage, amplificateur des inégalités

Autre enseignement marquant du rapport : le poids de l’héritage dans la constitution du patrimoine. Trois personnes sur dix ont en effet hérité au cours de leur vie. Mais là encore, de fortes disparités existent : seuls 14% des 10% les moins bien dotés en patrimoine ont hérité, contre 44% des 10% les mieux lotis.

Un phénomène qui contribue à amplifier la concentration des richesses. Les ménages déjà les mieux pourvus en patrimoine sont aussi ceux qui en héritent le plus, accentuant encore les inégalités.

L’accès au crédit, un obstacle pour les ménages modestes

Enfin, l’étude de l’INSEE révèle les difficultés rencontrées par certains ménages pour accéder au crédit immobilier. En 2021, un ménage sur dix indiquait ne pas avoir pu emprunter comme souhaité au cours des trois années précédentes, que ce soit en raison d’un refus ou de contraintes imposées par la banque.

Plus préoccupant encore, 5,5% des ménages ont renoncé à demander un crédit, anticipant un refus. Un frein supplémentaire à l’accession à la propriété pour les foyers les plus modestes, qui vient renforcer les inégalités patrimoniales.

Vers une société toujours plus inégalitaire ?

Face à ces constats alarmants, la question de l’accroissement des inégalités de patrimoine se pose avec acuité. Si la hausse des prix immobiliers a profité aux plus aisés, elle a dans le même temps fragilisé les ménages modestes, confrontés à des difficultés d’accès au crédit et à la propriété.

Une tendance inquiétante, qui interroge sur les moyens de réduire ces écarts et de promouvoir une répartition plus équitable des richesses. Car au-delà des chiffres, c’est bien le modèle de société qui est en jeu. Une société où la naissance et l’héritage pèsent plus lourd que le mérite et le travail, et où les inégalités se transmettent de génération en génération.

Il est urgent d’agir pour enrayer cette spirale inégalitaire. Cela passe notamment par une politique volontariste en faveur de l’accession à la propriété, un encadrement plus strict des pratiques bancaires, et une fiscalité plus redistributive. Autant de leviers à actionner pour bâtir une société plus juste et inclusive, où chacun puisse se construire un patrimoine, quelles que soient ses origines.

Car en définitive, c’est bien la cohésion sociale et la promesse républicaine d’égalité qui sont en péril. Face à l’urgence, il est temps de repenser notre modèle et de placer la lutte contre les inégalités au cœur des priorités politiques. L’avenir de notre société en dépend.

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