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Hausse des Arrivées de Migrants dans le Sud-Est de la mer Égée

Les îles grecques du sud-est de la mer Égée, dont Rhodes, connaissent une recrudescence des arrivées de migrants venus de Turquie. Le ministre grec des Migrations reconnaît une "pression migratoire" dans la région, provoquant des tensions...

Alors que la Grèce fait face à une hausse globale de 25% des arrivées de migrants en 2024, c’est dans le sud-est de la mer Égée que la pression se fait le plus sentir. Selon Nikos Panagiotopoulos, ministre grec des Migrations et de l’Asile, certaines îles de la région, en particulier Rhodes, enregistrent une recrudescence significative des arrivées de migrants venant de Turquie ces dernières semaines.

Une situation tendue sur l’île de Rhodes

À Rhodes, l’afflux soudain de centaines de migrants a créé une situation critique fin octobre. Des exilés se sont retrouvés contraints de s’abriter dans des tentes de fortune ou à même le sol devant le commissariat de la ville, dans l’attente de pouvoir être enregistrés par les autorités. Cette scène a suscité l’exaspération et la colère des habitants et des responsables locaux.

D’après des sources médiatiques locales, ce sont plus de 700 migrants qui seraient arrivés sur l’île durant la dernière semaine d’octobre seulement, à bord d’embarcations de fortune partant des côtes turques voisines. Les semaines précédentes avaient déjà vu débarquer un nombre similaire de personnes.

Un manque criant de moyens et d’effectifs

Pour le maire de Rhodes, Alexandros Koliadis, le véritable problème n’est pas tant l’arrivée des migrants que le manque de personnel et de moyens pour gérer la situation de manière efficace et humaine. Il pointe notamment du doigt des effectifs insuffisants de garde-côtes et de policiers pour enregistrer les arrivants et organiser leur transfert rapide vers des camps d’accueil sur le continent grec ou les îles alentours.

Rhodes ne rencontre pas un “problème migratoire” mais manque cruellement de ressources pour faire face à ces arrivées.

Alexandros Koliadis, maire de Rhodes

Une tendance à la hausse dans toute la région

Le sud-est de la mer Égée n’est pas la seule zone touchée par cette augmentation des flux migratoires. Selon les données du ministère grec des Migrations, le nombre total d’arrivées en Grèce a bondi de 25% en 2024 par rapport à l’année précédente, avec plus de 48 000 personnes enregistrées par le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU.

Cette hausse se confirme aussi bien sur les îles, qui ont vu débarquer plus de 42 000 exilés, qu’au niveau de la frontière terrestre entre la Grèce et la Turquie, franchie par environ 6 000 personnes depuis janvier. Même la Crète, pourtant plus éloignée, a connu une augmentation des arrivées depuis la Libye ces derniers mois.

Des capacités d’accueil sous pression

Face à cet afflux, les structures d’accueil des îles grecques sont à saturation, avec un taux d’occupation de 100% selon le ministre Panagiotopoulos. La situation est moins tendue sur le continent, où les camps ne sont remplis qu’à 55% pour le moment, laissant une certaine marge de manœuvre en cas de transferts depuis les îles.

Le gouvernement grec assure travailler pour renforcer les capacités d’accueil et mieux répartir les arrivants sur le territoire. Un nouveau centre de transit doit ainsi voir le jour en Crète, où les migrants ne devraient rester que 48 heures maximum avant d’être orientés.

Une crise migratoire qui perdure

Si le ministre se veut rassurant sur le fait que la situation au Proche-Orient n’a pas d’impact direct sur les arrivées actuelles en Grèce, il reconnaît néanmoins que son pays reste en première ligne face à une crise migratoire qui est loin d’être résolue. Guerre, pauvreté, instabilité politique… Les facteurs poussant des milliers de personnes à risquer leur vie pour rejoindre l’Europe sont toujours bien présents.

La Grèce, de par sa position géographique, reste une porte d’entrée majeure pour ces exilés cherchant refuge sur le Vieux Continent. Une responsabilité immense et un défi constant pour les autorités et la population grecques, qui oscillent entre devoir d’accueil et exaspération face à une pression migratoire qui ne faiblit pas et met leurs capacités à rude épreuve.

Tant que des réponses durables et coordonnées ne seront pas apportées à l’échelle européenne, il y a fort à parier que la Grèce continuera de subir les soubresauts d’une crise migratoire qui semble partie pour durer. Avec son lot de drames humains et de tensions, comme en témoigne la situation actuelle dans le sud-est de la mer Égée.

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