Dans le monde impitoyable du sport de haut niveau, les entraîneurs sont souvent les premiers à être pointés du doigt en cas de contre-performance. Mais pour Philippe Bana, président de la Fédération française de handball (FFH), il en est tout autrement. Au lendemain de l’élimination des Bleus en quart de finale du tournoi olympique face à l’Allemagne (35-34 a.p.), il a tenu à réaffirmer son soutien indéfectible au sélectionneur Guillaume Gille.
«Au handball, nous ne sommes pas dans des entraîneurs kleenex qu’on adule quand on gagne et qu’on a honni quand on perd», a-t-il déclaré sans ambages au micro de RMC. Une manière de rappeler que dans la grande famille du handball tricolore, la confiance règne et les projets s’inscrivent sur le long terme.
Une philosophie pérenne
Loin de céder à la pression du résultat immédiat, Philippe Bana assume une vision basée sur la stabilité et le travail dans la durée. Il l’affirme clairement : chez les Bleus du hand, «les entraîneurs sont plutôt des bons vins que des piques rats». Une métaphore savoureuse pour souligner que le temps est un allié précieux pour bâtir une équipe performante.
Hier il y a eu une coresponsabilité des joueurs, c’est une confiance globale dans les joueurs. En aucun cas, cela remet en questions quoi que ce soit.
Philippe Bana, président de la FFH
Un état d’esprit collectif
Pour le patron de la FFH, l’échec cuisant face à la Mannschaft n’est pas uniquement imputable au sélectionneur. Il pointe une «coresponsabilité des joueurs» dans cette élimination prématurée. Car au-delà des choix tactiques, c’est bien un état d’esprit collectif qui prédomine. Bana insiste sur la «confiance globale dans les joueurs» qui anime le staff tricolore.
Prendre du recul
Plutôt que de céder aux sirènes de la critique facile, le dirigeant appelle à «prendre un peu de distance» sur cet échec. Il balaie d’un revers de main les remises en question hâtives : «En aucun cas, cela remet en questions quoi que ce soit». Un message clair envoyé à Guillaume Gille dont le poste n’est nullement menacé.
Le choix de la continuité
Homme de convictions, Philippe Bana s’inscrit dans la droite ligne de la politique sportive de la FFH. Une politique qui mise sur la stabilité des staffs et la cohérence des projets. L’objectif : permettre un travail de fond, loin de la pression des résultats à court terme. Un pari osé mais assumé pour rester au sommet de la hiérarchie mondiale.
L’avenir en ligne de mire
Si la déception est immense après cette élimination aux portes du dernier carré, les Bleus n’ont pas le temps de s’apitoyer sur leur sort. L’avenir se dessine déjà avec en point de mire les Jeux Olympiques de Paris en 2024. Un rendez-vous crucial à domicile où les Tricolores voudront laver l’affront et reconquérir l’or olympique, comme à Tokyo en 2021.
D’ici là, Guillaume Gille aura la lourde tâche de remobiliser ses troupes et d’insuffler un nouvel élan. Un défi de taille mais à la portée de ce technicien expérimenté et passionné. Avec le soutien sans faille de sa fédération, il a les cartes en main pour réussir ce pari et conduire les Bleus vers de nouveaux sommets. L’histoire du handball français est loin d’être terminée…
