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Hamas : 60 otages toujours détenus malgré la trêve

Malgré l'accord de trêve à Gaza, le sort de 60 otages détenus par le Hamas, dont des enfants, reste en suspens. Les familles endeuillées espèrent leur libération dans les prochaines phases des négociations. Un lourd tribut humain...

Près de quinze mois après l’offensive meurtrière du Hamas sur le sud d’Israël, un fragile accord de cessez-le-feu a été conclu mercredi entre le mouvement islamiste palestinien et l’État hébreu. Mais pour de nombreuses familles, le soulagement est teinté d’une profonde douleur. Car dans l’ombre des négociations, 60 otages présumés vivants demeurent aux mains de leurs geôliers à Gaza.

Parmi eux, 48 hommes, 10 femmes et même deux jeunes enfants, les frères Kfir et Ariel, enlevés avec leurs parents lors de l’attaque du 7 octobre 2023. Au moins 22 des captifs israéliens détiennent une double nationalité. Six otages sont thaïlandais et un est népalais. Dix sont des soldats, dont cinq femmes. Un lourd tribut humain pour Israël, qui a déjà payé le prix fort lors de l’offensive.

Les phases de libération des otages

Selon les termes de l’accord dévoilés par le Qatar et les États-Unis, la trêve doit permettre dans un premier temps la libération de 33 otages vivants, en échange de prisonniers palestiniens. Les autres captifs devraient être relâchés lors d’une seconde phase, avant un ultime rapatriement des dépouilles. Mais le Hamas n’a fourni aucune preuve de vie récente pour la plupart des détenus. De quoi nourrir l’angoisse des proches.

Sur les 251 Israéliens et étrangers enlevés le 7 octobre 2023, seules 117 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont été libérées lors d’une brève trêve fin novembre. 40 corps ont également été rendus. Depuis, l’attente est interminable pour les familles qui espèrent revoir leurs proches sains et saufs. Seulement sept otages ont pu être secourus lors d’opérations de Tsahal depuis décembre.

Le difficile deuil des familles

Pour ceux qui ont eu la chance de retrouver un proche lors de la trêve de novembre, la joie des retrouvailles a souvent un goût amer. Comme pour ces adolescents franco-israéliens du kibboutz Nir Oz, l’un des plus touchés par la prise d’otages, qui ont dû laisser un parent derrière eux. Une déchirure dans le soulagement. Et une pensée pour les disparus dont le sort est plus qu’incertain.

Car le Hamas a régulièrement annoncé la mort de captifs, comme celle des enfants Bibas et de leur mère, sans qu’Israël ne puisse le confirmer. De rares vidéos ont néanmoins donné un mince espoir à certaines familles de revoir leurs proches en vie. Mais tant que la seconde phase des libérations ne sera pas actée, le doute et l’angoisse continueront de les ronger. Avec une seule question en tête : combien reviendront ?

L’espoir fragile d’un retour à la normale

Malgré la douleur, l’heure est à la reconstruction à Gaza comme en Israël. Même si les stigmates de 15 mois d’affrontements sanglants mettront du temps à s’effacer. Si le cessez-le-feu tient ses promesses, il pourrait ouvrir la voie à une amorce de dialogue entre ennemis d’hier. Avec en ligne de mire la résolution de l’épineuse question des prisonniers, qui conditionne une normalisation pérenne.

Les familles d’otages, elles, oscillent entre espérance et résignation. Beaucoup ont exprimé leur soulagement après l’annonce de l’accord. Mais toutes savent que le chemin sera encore long avant de pouvoir serrer leurs proches dans leurs bras. Si un tel miracle reste possible. En attendant, elles s’accrochent au maigre réconfort des négociations qui se poursuivent. Et à cette lueur d’espoir d’un retour à la vie d’avant. Même si plus rien ne sera comme avant.

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