Un drame aussi tragique qu’improbable s’est déroulé mercredi sur le tarmac de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, troisième plus grand aéroport d’Europe. Alors qu’un avion de la compagnie KLM s’apprêtait à décoller pour Copenhague, un homme a été aspiré par le puissant souffle d’un des réacteurs de l’appareil. Un accident d’une rarissime violence qui soulève de nombreuses interrogations.
Happé au moment du décollage
Les faits se sont produits peu avant 20h40, sur l’aire de stationnement des avions. Alors que les passagers avaient embarqué à bord du vol KL1295 à destination de la capitale danoise, un homme d’une cinquantaine d’années, de nationalité néerlandaise, se serait approché trop près d’un des moteurs de l’Embraer 175 de KLM Cityhopper.
Au moment où les pilotes mettaient les gaz en vue du décollage imminent, le malheureux aurait été littéralement aspiré par la soufflante de plus de 2 mètres de diamètre tournant à plein régime. Le choc, d’une extrême violence, n’a laissé aucune chance à la victime. Broyé par les aubes titanesques de la turbine, l’homme est décédé sur le coup.
L’avion immobilisé, les passagers évacués
Alertés par un bruit sourd et des vibrations inhabituelles, les pilotes ont immédiatement interrompu la procédure de décollage. Les 89 passagers, choqués et désorientés, ont été rapidement évacués et pris en charge par les équipes de l’aéroport.
C’était un bruit terrifiant, comme une énorme explosion. Puis l’avion s’est mis à trembler et on a vu de la fumée s’échapper du moteur. Il y avait de la panique à bord, des cris, certains pleuraient…
– Témoignage d’un passager du vol
Une enquête ouverte, de nombreuses zones d’ombre
Si l’identité de la victime n’a pas été révélée, il s’agirait selon les premiers éléments d’un employé d’une société de sous-traitance chargée de l’entretien des aires de stationnement. Mais de nombreuses questions subsistent : que faisait cet homme si près d’un réacteur d’avion au moment critique du décollage ? Les procédures de sécurité ont-elles été respectées ? Y a-t-il eu défaillance humaine ou technique ?
C’est tout l’enjeu de l’enquête qui a été ouverte par le parquet d’Amsterdam et confiée à la police néerlandaise. Les enregistrements des caméras de surveillance de l’aéroport, le contenu des boîtes noires de l’avion, ainsi que de multiples auditions devraient permettre d’en savoir plus sur ce drame hors norme.
Un accident d’une rarissime violence
Si les aéroports sont le théâtre de nombreux accidents impliquant des employés au sol, rares sont ceux qui se produisent au contact direct des avions. Les consignes de sécurité draconniennes et les protocoles stricts qui régissent les mouvements sur les pistes réduisent considérablement les risques.
Qu’un individu soit aspiré par le souffle d’un réacteur relève de circonstances exceptionnelles, voire uniques dans les annales de l’aviation civile. Le dernier accident de ce type remontait à 2006, lorsqu’un mécanicien avait été tué dans des circonstances similaires sur l’aéroport de Los Angeles. Ironie tragique, c’est le même modèle d’avion, un Embraer 175, qui était impliqué.
Un drame qui rappelle les dangers des aéroports
Au-delà de son caractère frappant et atypique, cet accident mortel rappelle que les aéroports, en dépit des normes de sécurité les plus strictes, restent des environnements à risque. Mécaniciens, bagagistes, personnels de piste…, ils sont nombreux à évoluer chaque jour au milieu des avions, s’exposant à des dangers bien réels.
C’est une tragédie qui nous bouleverse tous. Un rappel cruel que le danger est omniprésent dans nos métiers. Nous adressons nos pensées les plus sincères à la famille et aux proches de la victime.
– Réaction d’un porte-parole de l’aéroport d’Amsterdam
Une minute de silence sera observée ce jeudi par l’ensemble des employés de la plateforme. Alors que les vols ont repris normalement, l’enquête, elle, ne fait que commencer. Elle devra déterminer précisément les circonstances de ce drame pour qu’un tel scénario cauchemardesque ne se reproduise plus.
