La situation en Haïti ne cesse de se détériorer, le pays sombrant chaque jour un peu plus dans le chaos et la violence. Selon un communiqué alarmant de l’ONU publié mercredi, les affrontements entre gangs auraient fait plus de 150 morts en seulement une semaine dans la capitale Port-au-Prince. Le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme Volker Türk tire la sonnette d’alarme face à cette flambée de violences qui menace de faire basculer le pays caribéen dans l’abîme.
Un bilan humain effroyable qui ne cesse de s’alourdir
D’après les Nations unies, du 11 au 18 novembre, au moins 150 personnes ont perdu la vie, 92 ont été blessées et près de 20 000 ont dû fuir leur foyer pour échapper aux violences dans la capitale haïtienne. Des chiffres glaçants qui viennent s’ajouter à un bilan déjà catastrophique depuis le début de l’année :
- 4544 morts
- 2060 blessés
- 700 000 déplacés internes dont la moitié d’enfants
Et encore, l’ONU estime que les chiffres réels sont probablement bien plus élevés. Cette nouvelle vague de violences serait, selon Volker Türk, “un présage du pire à venir”.
Port-au-Prince aux mains des gangs armés
La violence des bandes armées, qui contrôlent désormais 80% de Port-au-Prince, prend une ampleur terrifiante. Meurtres, viols, pillages, enlèvements… Ces groupes criminels sèment la terreur parmi la population civile en toute impunité. En début d’année, les principaux gangs se sont même alliés dans le but de renverser le Premier ministre Ariel Henry.
La violence des gangs doit être stoppée rapidement. Haïti ne doit pas sombrer davantage dans le chaos.
Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme
La spirale de la vengeance et des lynchages
Face à la violence aveugle des gangs, une autre menace inquiète l’ONU : la multiplication des lynchages. Selon des informations rapportées par la presse, cette pratique serait en effet en hausse dans le pays. Les autorités ont annoncé que la police et des groupes d’autodéfense auraient tué 28 membres d’un gang lors d’une opération nocturne mardi à Port-au-Prince.
L’instabilité politique chronique en toile de fond
Cette résurgence des violences s’inscrit dans un contexte d’instabilité politique chronique qui mine Haïti depuis des décennies. Le pays, l’un des plus pauvres du continent américain, est privé de président depuis l’assassinat de Jovenel Moïse en 2021 et aucune élection n’a été organisée depuis 2016.
Le changement de Premier ministre le 11 novembre dernier, Alix Didier Fils-Aimé succédant à Ariel Henry, ne semble pas avoir calmé la situation. Malgré la promesse du nouveau chef du gouvernement de “rétablir la sécurité”, les gangs continuent de dicter leur loi.
La violence des gangs ne doit pas l’emporter sur les institution de l’État. Des mesures concrètes doivent être prises pour protéger la population et restaurer un État de droit efficace.
Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme
Une force internationale dépassée
Pour tenter d’endiguer cette spirale de violence, une force internationale menée par le Kenya a été déployée dans le pays. Mais malgré leur présence, les gangs continuent de sévir en s’attaquant régulièrement aux civils, semant la mort et la désolation.
Face à cette tragédie humanitaire qui se déroule sous nos yeux, la communauté internationale semble bien impuissante. Les appels de l’ONU et des ONG à agir urgemment pour protéger les civils haïtiens et empêcher le pays de sombrer dans le chaos restent pour l’instant sans réponse concrète.
Pendant ce temps, chaque jour apporte son nouveau lot d’horreurs et de drames pour une population prise en étau entre la violence aveugle des gangs et l’inertie coupable des autorités. Combien de victimes faudra-t-il encore pour que la communauté internationale se décide enfin à intervenir et à sauver Haïti du naufrage ?