Alors qu’Haïti continue de s’enfoncer dans une spirale de violence et d’instabilité, les États-Unis ont une nouvelle fois appelé les acteurs politiques du pays à mettre de côté leurs intérêts personnels pour se concentrer sur les besoins urgents de la population. Cet appel intervient au lendemain de la nomination d’un nouveau Premier ministre par le Conseil présidentiel de transition, dans un contexte de chaos généralisé.
Washington exhorte à prioriser la gouvernance et la sécurité
Selon le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, « les besoins immédiats du peuple haïtien exigent que le gouvernement de transition donne la priorité à la gouvernance plutôt qu’à la concurrence entre les intérêts personnels des acteurs politiques ». Une déclaration qui souligne l’importance de rétablir la stabilité dans ce pays des Caraïbes, gangrené par la violence des gangs armés.
Un nouveau Premier ministre face à d’immenses défis
Lundi, Alix Didier Fils-Aimé a été investi Premier ministre, succédant à Garry Conille qui n’aura tenu que cinq mois à ce poste. Dès sa prise de fonction, il s’est engagé à « rétablir la sécurité » et à « travailler sans relâche à la cohésion politique » du pays. Des promesses ambitieuses, alors que les gangs contrôlent désormais 80% de la capitale Port-au-Prince, n’hésitant pas à s’en prendre aux avions de ligne comme ce fut le cas récemment.
Les États-Unis saluent l’engagement du nouveau gouvernement
Malgré ce contexte difficile, la diplomatie américaine a tenu à saluer « l’engagement du Conseil présidentiel de transition et du nouveau Premier ministre de se doter d’un plan d’action qui définisse leur vision afin de renforcer la sécurité, la gouvernance et qui ouvre la voie vers des élections libres et justes ». Un soutien de taille, alors que les États-Unis ont joué un rôle clé dans les précédentes crises traversées par Haïti, y compris sur le plan militaire.
Une instabilité politique chronique qui mine le pays
Cependant, les défis restent immenses pour ce pays qui pâtit depuis des décennies d’une instabilité politique chronique. Comme le rappelle le limogeage express de Garry Conille après seulement cinq mois au pouvoir, les luttes intestines et les intérêts divergents des acteurs politiques continuent de primer sur l’intérêt général. Une situation qui a permis aux gangs de prospérer, au point de vouloir renverser le gouvernement en place il y a quelques mois.
Les besoins immédiats du peuple haïtien exigent que le gouvernement de transition donne la priorité à la gouvernance plutôt qu’à la concurrence entre les intérêts personnels des acteurs politiques.
– Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain
Face à cette situation dramatique, l’appel des États-Unis résonne comme un avertissement. Si les dirigeants haïtiens ne parviennent pas à s’unir pour rétablir la sécurité et jeter les bases d’un retour à la démocratie, le pays risque de sombrer définitivement dans le chaos. Un scénario catastrophe que Washington semble déterminé à éviter, comme en témoigne son engagement renouvelé aux côtés des autorités de transition.
La communauté internationale en alerte
Au-delà des États-Unis, c’est toute la communauté internationale qui suit avec inquiétude la situation en Haïti. Les Nations Unies, l’Union Européenne et de nombreux pays de la région ont multiplié les appels au dialogue et à l’apaisement ces derniers mois. Tous sont conscients que sans un sursaut collectif des acteurs politiques haïtiens, les efforts pour stabiliser le pays risquent de rester vains.
Dans ce contexte, la nomination d’Alix Didier Fils-Aimé apparaît comme une opportunité de repartir sur de nouvelles bases. Reste à savoir si ce dernier aura les moyens et le soutien nécessaires pour mener à bien sa mission. Car au-delà des déclarations d’intention, c’est sur le terrain que se jouera l’avenir d’Haïti. Un pays meurtri qui aspire plus que tout à retrouver la paix et la stabilité, après des décennies de souffrances et de désillusions.
L’espoir d’un nouveau départ pour Haïti
Malgré l’ampleur de la tâche, l’espoir demeure permis pour Haïti. Avec le soutien de la communauté internationale et la volonté des nouvelles autorités de placer l’intérêt du peuple au cœur de leur action, une sortie de crise est possible. Mais cela demandera du temps, de la détermination et surtout, une réelle prise de conscience des élites politiques.
Car comme l’a rappelé justement Matthew Miller, « les besoins immédiats du peuple haïtien » doivent primer sur tout le reste. Un message fort, qui place chacun face à ses responsabilités. De la capacité des dirigeants à y répondre dépendra l’avenir d’Haïti. Un pays qui rêve de tourner enfin la page de l’instabilité et de la violence, pour écrire un nouveau chapitre de son histoire. Un chapitre placé sous le signe de l’espoir et de la réconciliation.