En 2024, Haïti a connu une année particulièrement sanglante. Selon un bilan alarmant des Nations unies, plus de 5600 personnes ont perdu la vie, victimes des affrontements entre gangs armés qui ravagent le pays. Un chiffre en hausse de 1000 morts par rapport à 2023, révélateur d’une situation sécuritaire et humanitaire qui ne cesse de se dégrader.
Haïti, un pays à la dérive
Haïti traverse une crise multidimensionnelle depuis plusieurs années. Instabilité politique chronique, pauvreté endémique, catastrophes naturelles à répétition… Autant de facteurs qui ont plongé ce pays des Caraïbes dans le chaos. Mais en 2024, c’est bien la violence des gangs qui apparaît comme le fléau numéro un.
Port-au-Prince, épicentre des violences
La capitale haïtienne est devenue le terrain de jeu macabre des bandes armées qui se disputent le contrôle des quartiers. Kidnappings, extorsions, viols, massacres… Leur arsenal criminel ne connaît aucune limite. Les habitants sont pris en étau, forcés de fuir ou de se terrer chez eux. Près de 20.000 personnes ont été déplacées en 2024, selon des ONG sur place.
Ils montrent la violence incessante à laquelle les gens sont soumis.
Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme
L’impuissance de l’État haïtien
Face à la furie des gangs, les autorités semblent totalement dépassées. La police, en sous-effectif et mal équipée, peine à endiguer la vague de violence. Quant au système judiciaire, miné par la corruption, il assure une quasi-impunité aux criminels. Ce vide sécuritaire profite aux chefs de bande, devenus les nouveaux « seigneurs de guerre » d’Haïti.
- Plus de 200 gangs actifs dans le pays
- Jusqu’à 3000 membres aguerris
- Un trafic d’armes en constante augmentation
L’appel à l’aide international
Devant l’ampleur de la crise, le gouvernement de transition a fini par se résoudre à solliciter l’intervention de la communauté internationale. Une demande portée devant le Conseil de sécurité de l’ONU, mais qui peine à se concrétiser. Si certains pays comme le Canada ou le Kenya se disent prêts à participer à une force de sécurisation, d’autres craignent de s’enliser dans un bourbier.
Haïti a besoin de l’aide de la communauté internationale pour sortir de la crise actuelle.
Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU
Un avenir incertain
Alors que l’année 2025 s’ouvre sur des perspectives toujours plus sombres, c’est tout l’avenir d’Haïti qui est en jeu. Sans un sursaut international et des réformes de fond, le pays risque de sombrer définitivement dans l’abîme. Un scénario catastrophe aux portes des États-Unis, qui pourrait provoquer un exode massif et déstabiliser toute la région.
Car au-delà des chiffres effroyables, ce sont bien des vies brisées et des espoirs anéantis que laisse derrière elle cette spirale de la violence. Un drame humain qui appelle une réponse à la hauteur de l’urgence et de la souffrance du peuple haïtien.