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Haïti : 28 membres de gangs abattus lors d’une offensive policière musclée

Haïti sous tension : dans une offensive musclée, la police et des habitants de Port-au-Prince ont abattu 28 membres de gangs qui semaient la terreur. Un coup de filet qui intervient dans un contexte de crise politique et sécuritaire aiguë. Mais la situation reste explosive...

Dans les rues de Port-au-Prince, la tension est à son comble. Au cœur de la nuit, des coups de feu déchirent le silence. La police haïtienne, épaulée par des habitants excédés, vient de lancer une offensive musclée contre les gangs qui terrorisent la capitale. Bilan de l’opération : 28 membres de gangs abattus. Un coup de filet qui intervient dans un contexte de crise politique et sécuritaire aiguë pour le pays.

Une embuscade nocturne contre les gangs

D’après une source proche des autorités, tout a commencé vers 2 heures du matin, quand des policiers ont intercepté un camion et un minibus transportant des membres de gangs dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince. Pris dans cette embuscade, les malfaiteurs ont essuyé les tirs de la police. Une dizaine d’entre eux sont tombés sous les balles.

Les autres, en fuite, ont ensuite été traqués par des policiers et des habitants organisés en groupes d’autodéfense. Une chasse à l’homme qui s’est soldée par la mort de 18 autres membres de gangs. Au total, 28 victimes dans les rangs des bandes criminelles.

Port-au-Prince, ville sous tension

Cette flambée de violence n’est que le dernier épisode en date d’une crise qui secoue Port-au-Prince depuis des semaines. La capitale haïtienne est en proie aux exactions de « Viv Ansanm », une puissante alliance de gangs formée en février. Cette coalition serait même parvenue à renverser le Premier ministre Ariel Henry.

« Nous exigeons la démission du Conseil présidentiel de transition (CPT). La coalition Viv ansanm va utiliser tous ses moyens pour parvenir au départ du CPT »

– Jimmy Chérisier, alias « Barbecue », l’un des leaders de Viv Ansanm.

C’est cet appel menaçant, lancé sur les réseaux sociaux, qui aurait provoqué l’offensive des gangs contre plusieurs quartiers de Port-au-Prince comme Pétion-Ville, un secteur aisé, mais aussi Bourdon et Canapé Vert.

Un pays en proie au chaos

Au-delà des violences des gangs, Haïti traverse une grave crise politique. Le limogeage et le remplacement du Premier ministre Garry Conille début novembre par le Conseil présidentiel de transition (CPT) a attisé les tensions, dans un pays déjà miné par l’insécurité.

Haïti, pays le plus pauvre de la région, est depuis longtemps sous la coupe de bandes criminelles qui sèment la terreur :

  • Meurtres
  • Viols
  • Pillages
  • Enlèvements contre rançon

Face à ce déchaînement de violence, les habitants de Port-au-Prince vivent terrés chez eux. Les rues sont désertes, barricadées pour tenter d’endiguer la fureur des gangs. La ville est coupée du monde, les vols commerciaux des compagnies américaines étant désormais interdits vers Haïti.

Une situation humanitaire préoccupante

Au-delà du bilan sécuritaire, c’est une véritable crise humanitaire qui se profile. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 20 000 personnes ont été déplacées en seulement quatre jours dans la capitale haïtienne en raison des affrontements.

Face à cette situation explosive, la communauté internationale reste relativement en retrait. Haïti semble sombrer un peu plus chaque jour dans le chaos et la violence, sans perspective d’apaisement à court terme. Cette offensive coup de poing contre les gangs apparaît bien dérisoire face à l’ampleur de la tâche qui attend les autorités pour ramener la paix et la stabilité dans le pays.

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