Dans un recoin oublié aux confins de Paris et Saint-Ouen, les riverains de la rue du Professeur-Gosset vivent un véritable cauchemar au quotidien. Coincés entre deux communes qui semblent les ignorer, ils subissent les pires nuisances urbaines sans que personne ne se soucie de leur sort.
Un no man’s land aux portes de la capitale
Bien que située géographiquement à Paris, dans le 18e arrondissement, cette rue est administrativement rattachée à la ville de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. Un imbroglio qui crée un vide juridique dont les habitants font les frais. Ni vraiment Parisiens, ni tout à fait Audoniens, ils ont le sentiment d’être les grands oubliés des pouvoirs publics.
Pourtant, les problèmes ne manquent pas. Odeurs nauséabondes, bruit incessant, saleté omniprésente : leur cadre de vie s’apparente à un enfer. Malgré leurs appels à l’aide répétés, aucune autorité ne semble décidée à prendre le problème à bras-le-corps.
Une rue transformée en urinoir géant
Le pire reste sans doute les problèmes d’hygiène. Depuis l’installation d’une centaine de migrants devant leurs immeubles, les trottoirs et les murs servent de sanitaires à ciel ouvert. Une situation intenable pour les riverains, contraints de respirer ces effluves pestilentiels à longueur de journée.
C’est ce que l’on sent toute l’année quand on ouvre nos fenêtres ou qu’on sort de chez nous. Notre rue sert de toilettes pour les migrants.
témoigne Omar, un habitant excédé par ces conditions de vie déplorables
Malgré la pluie, l’odeur âcre persiste, imprégnant chaque recoin de la rue. Un calvaire que les autorités peinent à juguler, entre inertie et renvoi de responsabilités entre les différentes communes et administrations.
Une voirie dans un état déplorable
L’insalubrité se conjugue à une dégradation avancée des infrastructures. La chaussée cabossée laisse réapparaître les anciens pavés sous le bitume. Un décor digne d’un pays en développement, aux portes de la Ville Lumière.
Avec le bus qui circule, c’est infernal. On a pris l’habitude de monter le son de notre télé et la nuit, on ne peut pas dormir sans boules Quiès.
déplore Nina, une riveraine à bout de nerfs
Ce manque criant d’entretien renforce le sentiment d’abandon des habitants, qui ont l’impression de vivre dans une zone de non-droit, à l’écart des préoccupations des élus.
Des riverains privés de parole
Pire que les nuisances elles-mêmes, c’est l’incapacité à se faire entendre qui mine le moral des habitants. N’étant pas électeurs à Paris, ils n’ont aucun levier pour interpeller les autorités compétentes et faire valoir leurs droits.
On ne compte pas. On est les oubliés de la République, condamnés à subir sans rien pouvoir faire.
résume Omar, amer et désabusé
Ballottés entre deux villes qui se renvoient la balle, ils ont le sentiment d’être des citoyens de seconde zone, abandonnés à leur triste sort par des élus indifférents. Un constat qui alimente un profond ressentiment et un désenchantement démocratique.
Un avenir bien sombre
Malgré des années de lutte, aucune amélioration ne se profile à l’horizon pour les habitants de la rue du Professeur-Gosset. Leur calvaire quotidien semble parti pour durer, dans l’indifférence générale des pouvoirs publics.
Une situation intenable et profondément injuste, qui en dit long sur le sort réservé aux quartiers délaissés de la périphérie parisienne. Combien de temps encore ces citoyens devront-ils subir cet enfer avant qu’on daigne enfin s’intéresser à leur détresse ?