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Guy Parmelin Réélu Président Suisse : Un Vigneron au Pouvoir

Guy Parmelin, vigneron et ministre UDC, vient d’être réélu président de la Confédération suisse pour 2026. Dans un monde instable, il prend les rênes avec un accord douanier américain en poche… mais aussi avec les critiques virulentes de son propre parti sur l’Europe. Que va-t-il vraiment se passer cette année ?

Imaginez un vigneron vaudois, les mains encore marquées par la terre de ses ceps, qui se retrouve à la tête d’un des pays les plus stables du monde. Mercredi, c’est exactement ce qui s’est produit : Guy Parmelin a été réélu président de la Confédération suisse pour l’année 2026.

Guy Parmelin, une seconde fois aux commandes

À 66 ans, le ministre de l’Économie a recueilli 203 voix sur 210 bulletins valables devant l’Assemblée fédérale réunie. Un score écrasant qui traduit à la fois le respect que lui portent ses pairs et la solidité du système helvétique, où la présidence tourne chaque année entre les sept conseillers fédéraux.

Ce n’est pas une première pour lui. Il avait déjà occupé ce poste honorifique en 2021. Mais le contexte, lui, a radicalement changé.

Un score presque parfait dans une salle pourtant divisée

203 voix. Seulement sept bulletins blancs ou nuls. Dans beaucoup de démocraties, un tel résultat serait qualifié de plébiscite. En Suisse, c’est presque la routine pour un président sortant du tour de rôle.

Pourtant, derrière ces chiffres, on sent une forme de reconnaissance transpartisane. Même les élus de gauche, qui critiquent régulièrement la ligne dure de l’UDC sur l’immigration ou l’Europe, ont massivement voté pour lui.

Comme l’a murmuré un député socialiste dans les couloirs du Palais fédéral : « On peut ne pas partager ses idées, mais on sait qu’il est droit dans ses bottes. »

Le poids des mots dans un monde « agité et incertain »

Devant les parlementaires, Guy Parmelin n’a pas cherché à minimiser la situation internationale.

« Les temps sont difficiles. Je prends mes fonctions dans un contexte agité et incertain, sur un continent fragilisé et vulnérable. »

Ces mots, prononcés avec l’accent chantant du plateau suisse, ont résonné particulièrement fort. Ils disent la conscience aiguë qu’a le nouveau président des tempêtes qui secouent l’Europe et le monde.

Entre la guerre en Ukraine, les tensions commerciales avec les États-Unis, la montée des populismes et la crise énergétique, la Suisse n’évolue plus dans la bulle de sérénité qu’on lui prête parfois.

L’accord avec Washington : un succès personnel à 15 %

Le 14 novembre dernier, Guy Parmelin rentrait de son troisième voyage à Washington depuis l’été avec un trophée dans la poche : un projet d’accord ramenant les droits de douane américains sur les produits suisses de 39 % à 15 %.

C’est énorme. Surtout pour un pays qui exporte montres, machines-outils, produits pharmaceutiques et chocolat pour des dizaines de milliards chaque année.

Ce succès diplomatique, obtenu dans le contexte de la politique « America First » encore très présente, montre que la Suisse conserve une carte à jouer : sa neutralité, sa fiabilité et sa capacité à parler à tout le monde.

En résumé : un accord qui pourrait sauver des milliers d’emplois dans l’arc lémanique et en Suisse alémanique, là où les entreprises exportatrices sont les plus exposées.

La présidence suisse, un poste honorifique… mais pas que

Beaucoup de gens hors de Suisse s’étonnent : pourquoi élire un président chaque année si le poste est surtout symbolique ?

En réalité, le président de la Confédération reste avant tout ministre. Guy Parmelin conserve donc son département de l’Économie, de la Formation et de la Recherche. Mais il gagne aussi la représentation du pays à l’étranger et la présidence des séances du Conseil fédéral.

En période de crise, cela change beaucoup de choses. Le président devient le visage de la Suisse sur la scène internationale. Et avec Parmelin, c’est un homme de terrain, pragmatique, qui va porter la voix helvétique.

L’UDC au pouvoir : la « formule magique » toujours vivante

Depuis 1959, la Suisse fonctionne avec la célèbre « formule magique » : 2 sièges UDC, 2 socialistes, 2 libéraux-radicaux, 1 pour Le Centre. Un système qui garantit la stabilité mais oblige aussi à des compromis permanents.

Guy Parmelin est le parfait exemple de cette gymnastique. Membre du parti le plus à droite du pays, il doit défendre des décisions collégiales qui vont parfois à l’encontre de la ligne officielle de l’UDC.

Le cas le plus brûlant ? Le futur accord-cadre avec l’Union européenne, que le Conseil fédéral présentera en 2026. L’UDC hurle à la « soumission » et à la perte de souveraineté. Son propre président devra pourtant en assumer la défense devant le peuple si référendum il y a.

Un président vigneron dans un monde de géants

On oublie parfois que Guy Parmelin est avant tout agriculteur-vigneron. Issu d’une famille de Bursins, dans le canton de Vaud, il a cultivé la vigne avant de faire de la politique.

Cette origine terrienne colle parfaitement à l’image d’une Suisse rurale, travailleuse, attachée à ses traditions. Mais elle contraste aussi avec les dossiers brûlants qu’il devra gérer : intelligence artificielle, transition énergétique, relations avec Bruxelles et Washington.

Comme il l’a dit un jour avec son franc-parler habituel : « Je ne suis pas un intellectuel, je suis un pragmatique. » En 2026, la Suisse aura besoin des deux.

2026, l’année de tous les défis

L’année qui s’ouvre s’annonce comme l’une des plus complexes depuis longtemps.

Il y aura l’accord avec l’UE à finaliser. Les relations avec les États-Unis à consolider. La neutralité à défendre dans un continent où les alliances militaires se redessinent. Et bien sûr, la cohésion interne à maintenir dans un pays où les référendums peuvent tout faire basculer en quelques mois.

Guy Parmelin, avec son calme olympien et son accent vaudois, saura-t-il incarner cette Suisse à la fois traditionnelle et tournée vers l’avenir ?

Rendez-vous dans un an pour le bilan. Mais une chose est sûre : le vigneron de Bursins n’a pas fini de nous surprendre.

En un clin d’œil – Guy Parmelin 2026 :

  • Réélu avec 203 voix sur 210
  • Deuxième mandat après 2021
  • Conserve le département de l’Économie
  • Accord douanier USA : passage de 39 % à 15 %
  • Contexte international particulièrement tendu
  • Dossier explosif avec l’Union européenne en 2026

La Suisse entre dans une année charnière avec un président qui connaît la valeur du travail de la terre… et qui va devoir labourer dur sur la scène internationale.

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