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Guinée : Suspension des Partis Politiques, Que Cache la Junte ?

La junte en Guinée suspend 2 partis majeurs et en dissout 27 autres, promettant des élections en 2025. Répression ou réforme ? Les opposants disparaissent...

Imaginez un pays où les voix de l’opposition s’éteignent une à une, où les promesses d’élections résonnent comme des échos incertains. En Guinée, la junte militaire au pouvoir vient de frapper un grand coup : deux des principaux partis politiques suspendus pour trois mois, vingt-sept autres dissous en un claquement de doigts. Quelques jours à peine après avoir juré organiser des élections en 2025, ce geste soulève une question brûlante : la démocratie est-elle en sursis ou s’agit-il d’un simple ménage de façade ?

Un Contexte Tendu et des Décisions Radicales

Depuis le coup d’État de septembre 2021, la Guinée vit sous la férule d’une junte dirigée par un général ambitieux. Si le retour à un ordre constitutionnel a été brandi comme une priorité, les actes semblent contredire les paroles. La suspension de partis influents, dont celui d’un ancien président aujourd’hui exilé, et la dissolution de dizaines d’autres mouvements politiques marquent un tournant. D’après une source proche du dossier, ces mesures visent à « assainir » un paysage politique jugé chaotique. Mais à quel prix ?

Pourquoi Suspendre les Géants ?

Les deux partis visés ne sont pas des novices. L’un est lié à un ex-président renversé par le putsch, l’autre à une figure républicaine désormais loin du pays. Selon un rapport officiel, ces formations ont été sanctionnées pour des raisons administratives : absence de compte bancaire ou de congrès récent. Une justification qui peut sembler technique, mais qui, dans un climat de restriction des libertés, prend des airs de prétexte.

“C’est un manquement grave. On ne peut pas évaluer des partis sur des bases aussi floues.”

– Un responsable de la communication d’un parti d’opposition autorisé

Pourtant, un parti d’opposition majeur, dirigé par un ancien Premier ministre en exil, a échappé à la suspension. Condition ? Organiser un congrès sous 45 jours. Une lueur d’espoir ou une mise sous tutelle déguisée ?

27 Partis Dissous : Qui Sont les Victimes ?

La junte ne s’est pas arrêtée là. Vingt-sept autres partis ont été rayés de la carte. Les motifs évoqués oscillent entre l’absence d’adresse physique, de logo, ou encore de leaders actifs – certains étant décédés ou exilés. Ce grand ménage, présenté comme une nécessité, laisse perplexe. Sur les 75 partis autorisés à poursuivre leurs activités, beaucoup doivent encore prouver leur conformité sous peine de sanctions futures.

  • Partis dissous : 27 formations jugées « fantômes ».
  • Partis sous surveillance : 4 structures dans le viseur.
  • Partis conditionnés : 24 obligés de tenir un congrès.

Ce tri sélectif interroge : s’agit-il de clarifier le jeu politique ou d’éliminer toute concurrence potentielle avant des élections annoncées ?

Des Promesses Électorales en Doute

Dans ses vœux du Nouvel An, le chef de la junte a promis une “année électorale cruciale” pour 2025. Un Premier ministre civil a même évoqué un référendum et des scrutins présidentiel et législatif. Mais sans calendrier précis, ces déclarations sonnent creux pour beaucoup. Surtout quand des soutiens au sein du pouvoir murmurent leur envie de voir le général se porter candidat, malgré ses engagements initiaux de ne pas briguer la présidence.

Engagement Date initiale Réalité
Retour aux civils Fin 2024 Non tenu
Élections 2025 Promesse floue

La pression internationale avait arraché une échéance pour 2024, vite oubliée. Aujourd’hui, 2025 devient le nouvel horizon. Mais avec des opposants muselés, exilés ou disparus, qui osera défier la junte ?

Une Répression Qui Ne Dit Pas Son Nom

Le tableau est sombre. Manifestations interdites, médias privés bâillonnés, collectifs citoyens dissous : la junte resserre son emprise. Des dizaines de morts ont été recensés lors de la répression de rassemblements non autorisés, selon des défenseurs des droits humains. Les disparitions d’opposants, elles, se multiplient dans l’ombre.

Réalité brutale : La liberté d’expression est un luxe que la Guinée ne peut plus s’offrir.

Dans ce climat, la suspension des partis ressemble moins à une réforme qu’à une purge. Les voix dissidentes sont étouffées, laissant un vide que la junte pourrait bien combler à sa guise.

Et Après ? Un Avenir Incertain

Que réserve l’avenir à la Guinée ? Entre promesses électorales floues et répression accrue, le doute plane. Les partis encore en lice doivent naviguer dans un cadre strict, tandis que la société civile s’essouffle sous les coups de boutoir. Le général au pouvoir, porté par une aura de “nettoyeur”, pourrait-il céder à la tentation d’un règne prolongé ?

Pour l’heure, une chose est sûre : la démocratie guinéenne est à un carrefour. Entre assainissement revendiqué et autoritarisme rampant, le peuple attend des réponses. 2025 dira si les urnes parleront… ou si elles resteront muettes.

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