Anacleto Micha Ndong Nlang, avocat et défenseur des droits humains en Guinée Équatoriale, croupit derrière les barreaux depuis janvier 2024. Son crime ? Avoir osé déposer plainte contre un haut responsable des services de sécurité pour dénoncer les tortures subies lors d’une précédente détention. Aujourd’hui, l’ONG Human Rights Foundation (HRF) sonne l’alerte et exige sa libération immédiate.
Un régime qui muselle toute voix dissidente
La Guinée Équatoriale, petit État d’Afrique centrale, est tristement célèbre pour son régime autoritaire et ses violations systématiques des droits humains. Le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, au pouvoir depuis plus de 45 ans, règne d’une main de fer sur le pays, étouffant toute contestation.
Dans ce contexte, les défenseurs des libertés fondamentales comme Anacleto Micha Ndong Nlang paient un lourd tribut. Cofondateur de l’association « Guinea Tambien es Nuestra » (« La Guinée est aussi à nous »), interdite par le pouvoir, il a été arrêté à de multiples reprises pour son engagement.
Une arrestation violente et arbitraire
Le 26 janvier 2024, des officiers en civil ont fait irruption au domicile d’Anacleto à Malabo, la capitale. Sans mandat, ils l’ont violemment interpellé et emmené. Son tort ? Avoir porté plainte quelques jours plus tôt contre un haut gradé des services de sécurité pour dénoncer les sévices endurés lors d’une précédente détention de septembre 2022 à juin 2023.
Depuis, l’activiste est maintenu en détention provisoire pour une durée indéterminée. Officiellement, il est accusé de « calomnie à l’encontre d’un haut fonctionnaire ». Mais en réalité, c’est son combat pacifique pour les droits humains qui lui vaut ce châtiment.
Isolé du monde, privé de procès
Pire encore, depuis juillet, Anacleto a été transféré dans la prison de sécurité maximale d’Oveng Azem, située dans une zone reculée du pays. Là, les prisonniers sont délibérément isolés de leurs avocats, de leurs familles et du monde extérieur. D’après les informations de HRF, il n’a plus été vu ni entendu depuis mars.
« Anacleto n’a pas été jugé, il est en prison sans procès »
déplore son avocat Abogado Ángel Obama, lui-même récemment suspendu d’exercice.
L’ONU saisie, la communauté internationale interpellée
Face à cette situation intolérable, Human Rights Foundation ne reste pas les bras croisés. L’ONG a déposé une plainte individuelle auprès du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire (UNGWAD) et lancé un appel urgent à plusieurs procédures spéciales de l’ONU.
HRF exhorte le régime équato-guinéen à libérer immédiatement Anacleto Micha Ndong Nlang ainsi que tous les autres prisonniers d’opinion injustement détenus dans le pays. L’organisation espère une réaction forte de la communauté internationale pour faire pression sur Malabo.
Un combat de longue haleine pour la liberté
Le cas d’Anacleto illustre tristement le sort réservé à ceux qui osent défier le régime de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Mais malgré la répression, des voix courageuses continuent de s’élever pour réclamer le respect des droits humains et des libertés fondamentales en Guinée Équatoriale.
Leur combat est celui de tout un peuple, avide de démocratie et de justice après des décennies de dictature. La mobilisation internationale sera cruciale pour soutenir leur lutte et obtenir la libération des prisonniers politiques comme Anacleto.
Car comme le rappelle Human Rights Foundation, « nul ne devrait être emprisonné pour avoir exercé pacifiquement ses droits humains ». Un principe universel que le régime équato-guinéen semble avoir oublié, mais que la communauté internationale se doit de lui rappeler avec force.