C’est une décision qui fait l’effet d’une bombe dans le paysage audiovisuel français. L’humoriste Guillaume Meurice a été licencié par Radio France pour “déloyauté répétée”, a-t-il annoncé ce mardi à l’AFP. Une sanction lourde qui intervient après des mois de polémique autour de ses propos controversés sur le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
Retour sur l’affaire Guillaume Meurice
Tout commence en septembre dernier, lorsque Guillaume Meurice tient des propos polémiques sur Benyamin Netanyahou dans sa chronique quotidienne sur France Inter. Des propos qui suscitent immédiatement un tollé, certains l’accusant d’antisémitisme. L’humoriste est alors suspendu temporairement par la direction de Radio France.
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Guillaume Meurice réitère ses propos dans son livre ainsi que lors d’interventions médiatiques, envenimant la polémique pendant des mois. Pour Sibyle Veil, présidente de Radio France, l’humoriste a nourri une polémique préjudiciable en “allant jusqu’à mettre en doute l’indépendance et l’impartialité” de la radio publique.
Le licenciement, sanction ultime
En avril, alors qu’il est encore suspendu, Guillaume Meurice réitère une nouvelle fois ses propos polémiques à l’antenne. Pour Sibyle Veil, il s’agit de la goutte d’eau qui fait déborder le vase. La radio publique a donc décidé de le licencier pour faute grave :
Il ne nous a pas laissé d’autre choix que de tirer les conséquences de son obstination et de sa déloyauté répétée.
Sibyle Veil, présidente de Radio France
Une sanction rarissime dans l’audiovisuel public qui suscite de nombreuses interrogations sur les limites de la liberté d’expression et de ton des humoristes.
Un licenciement qui fait réagir
Sans surprise, le licenciement de Guillaume Meurice ne laisse personne indifférent et suscite de vives réactions dans la classe politique et médiatique :
- Pour certains, la sanction est disproportionnée et porte atteinte à la liberté d’expression. Ils dénoncent une forme de censure.
- D’autres estiment au contraire que l’humoriste est allé trop loin et que Radio France a eu raison de sévir pour protéger son image et son indépendance.
- Beaucoup s’interrogent aussi sur le traitement différencié entre humoristes et journalistes au sein des médias publics.
Une chose est sûre, le licenciement de Guillaume Meurice ne manquera pas d’alimenter le débat sur la liberté de ton dans l’audiovisuel public. Jusqu’où peut aller l’humour sans franchir certaines lignes rouges ? La question reste entière et divise.
Et maintenant ?
Guillaume Meurice quitte donc la radio publique par la petite porte après des années de bons et loyaux services. Son avenir est pour l’instant incertain. Va-t-il rebondir sur une autre antenne ? Se tourner vers de nouveaux projets ? Nul doute que l’humoriste, connu pour son impertinence, ne restera pas longtemps silencieux.
Quant à Radio France, elle va devoir gérer l’après Meurice et éteindre la polémique. Un défi de taille pour la radio publique, dont l’image a été écornée par cette affaire retentissante. Il lui faudra regagner la confiance de ses auditeurs et clarifier sa ligne sur la liberté d’expression en interne.
Une chose est sûre, l’affaire Guillaume Meurice laissera des traces et des questions en suspens. Le débat sur les limites de l’humour et la liberté de ton à la radio publique est loin d’être clos. Affaire à suivre…