Depuis plus d’un an, le Liban est une nouvelle fois le théâtre d’affrontements entre Israël et le mouvement chiite Hezbollah. Malgré l’entrée en vigueur d’une trêve le 27 novembre 2024, le bilan est lourd et les plaies profondes. Retour sur les principales étapes de ce conflit qui a fait plus de 3800 morts côté libanais.
Un front parallèle ouvert en soutien au Hamas
Le 8 octobre 2023, au lendemain du déclenchement de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah libanais ouvre un front avec Israël pour soutenir son allié palestinien, le Hamas. Des échanges de tirs quasi-quotidiens s’enclenchent le long de la frontière. Un haut responsable du Hamas sera tué début janvier dans une frappe attribuée à Israël près de Beyrouth.
Des attaques meurtrières de part et d’autre
Le Hezbollah nie être à l’origine d’une attaque à la roquette qui tue 12 jeunes Druzes du Golan syrien fin juillet 2024. Mais cela n’empêche pas Israël de cibler en représailles un haut gradé du mouvement à Beyrouth. Un mois plus tard, l’aviation israélienne abat au Liban-Sud un chef de la branche armée du Fatah palestinien.
Attaque massive du Hezbollah
Le 25 août 2024, un tournant majeur : le Hezbollah annonce une attaque « réussie » de grande ampleur contre Israël avec des drones et des roquettes. L’État hébreu affirme de son côté avoir déjoué l’offensive en détruisant des milliers de rampes de lancement. Le ton continue de monter.
Vague d’explosions et bombardements intensifiés
Mi-septembre, une mystérieuse série d’explosions de bipeurs utilisés par le Hezbollah fait 39 morts et près de 3000 blessés dans ses fiefs au Liban. Israël reconnaîtra plusieurs mois plus tard en être à l’origine. Les bombardements israéliens s’intensifient ensuite, faisant 558 morts le 23 septembre, bilan le plus lourd en une journée depuis la guerre civile libanaise. Le Hezbollah tire deux jours plus tard un missile sol-sol historique vers Tel-Aviv, intercepté par Israël.
Chefs du Hezbollah et du Hamas éliminés
Coup dur pour le Hezbollah avec la mort de son chef Hassan Nasrallah dans une frappe le 27 septembre. L’Iran, son allié, tire 200 missiles vers Israël en réponse. Le Premier ministre israélien accuse ensuite le groupe chiite libanais d’avoir tenté de l’assassiner mi-octobre dans son domicile privé.
Offensive terrestre israélienne
Parallèlement à ses bombardements massifs au Sud-Liban, Israël y lance une offensive terrestre le 30 septembre contre les bastions du Hezbollah. Plusieurs Casques bleus de la Finul, la force de l’ONU sur place, sont blessés dans une vingtaine d’incidents liés aux opérations israéliennes en octobre.
Trêve conclue mais situation fragile
Le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Qassem, évoque fin octobre un possible cessez-le-feu sous conditions, estimant qu’aucune proposition sérieuse n’est encore sur la table. Les efforts diplomatiques finissent par payer, avec l’entrée en vigueur d’une trêve le 27 novembre.
Mais en 13 mois de conflit, le bilan est très lourd : plus de 3800 morts au Liban selon les autorités, en majorité depuis septembre 2024, et 129 tués côté israélien dont 82 soldats. Et malgré le cessez-le-feu, les tensions persistent, avec la crainte que la poudrière ne s’embrase à nouveau à la moindre étincelle.