Près d’un an après le début d’une guerre meurtrière entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, l’espoir d’un cessez-le-feu semble plus ténu que jamais. Ce mercredi 18 septembre, les Forces de Défense israéliennes (FDI) ont annoncé un lourd tribut avec la perte de quatre jeunes soldats, âgés de 20 à 23 ans, tombés lors de violents affrontements dans le sud de l’enclave palestinienne. Six autres militaires ont été blessés dont trois grièvement, parmi eux une secouriste.
Ces pertes portent à 348 le nombre de soldats israéliens tués depuis le lancement de l’Opération Gardien des Murailles le 7 octobre dernier, en réponse à une attaque du Hamas en Israël qui avait fait 1205 morts, en majorité des civils selon l’ONU. Depuis, l’armée israélienne a lancé une vaste offensive terrestre dans la bande de Gaza, occupant une large partie du territoire.
La diplomatie américaine à pied d’œuvre pour un cessez-le-feu
Sur le front diplomatique, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est rendu ce mercredi au Caire pour une visite éclair auprès de l’allié égyptien, médiateur historique entre Israéliens et Palestiniens. L’objectif : tenter d’arracher un cessez-le-feu, jusqu’ici insaisissable malgré de multiples tentatives. Toutes les initiatives se sont soldées par des échecs, à l’exception d’une trêve d’une semaine en novembre.
Nous continuons à être engagés avec les deux autres médiateurs dans le conflit, l’Égypte et le Qatar. L’essentiel des discussions va porter sur la manière d’obtenir une proposition qui permette l’accord des deux parties.
– Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain
Washington s’inquiète de voir le conflit s’enliser et s’étendre, à l’approche de la présidentielle américaine de novembre 2024. Chaque jour qui passe augmente le risque d’une escalade régionale, comme en témoigne l’explosion mardi au Liban de bipeurs utilisés par le Hezbollah, faisant 9 morts et 2800 blessés. Un incident attribué à Israël par la milice chiite, alliée du Hamas.
Israël menace d’une guerre contre le Hezbollah
Dans le nord d’Israël, la tension est à son comble à la frontière libanaise, théâtre d’échanges de tirs quasi-quotidiens entre Tsahal et le Hezbollah. Le gouvernement israélien menace désormais ouvertement d’entrer en guerre contre la milice chiite si elle poursuit ses attaques. Le 15 septembre, des drones du Hezbollah ont ciblé une plateforme gazière en Méditerranée.
Après l’Égypte, le chef de la diplomatie américaine se rendra jeudi à Paris pour informer ses homologues du G7 de ses discussions au Caire et de son déplacement la semaine dernière en Ukraine. Une visite destinée à coordonner les efforts pour obtenir un cessez-le-feu, et contenir les velléités guerrières de part et d’autre.
L’économie israélienne à rude épreuve
En Israël, l’enlisement du conflit pèse lourdement sur l’économie et la société. «Nous sommes dans la guerre la plus longue et la plus coûteuse de notre histoire», a déclaré la semaine dernière le ministre des Finances Bezalel Smotrich, pointant un coût exorbitant pour les finances publiques.
Si les plus de 300.000 réservistes mobilisés au début de la guerre ont pesé très lourd, c’est désormais le coût des opérations et du matériel militaire qui grève le plus le budget de l’État hébreu. Une situation qui fait craindre une nouvelle crise économique, dans un pays déjà marqué par une forte inflation et un ralentissement de la croissance. Le moral est au plus bas.
Tant qu’il y aura la guerre, Bibi restera au pouvoir. Or, c’est aussi l’avantage de ne pas signer un cessez-le-feu : la préservation des vies humaines… La jeunesse israélienne paie un lourd tribut, pour le compte de Netanyahou le gérontocrate qui ne cherche que son maintien au pouvoir.
– Commentaire d’un internaute israélien sur le site du Figaro
Vers une occupation durable de Gaza par Israël ?
Près d’un an après le début de l’offensive, la question d’une occupation de long terme de la bande de Gaza par Israël se pose avec une acuité nouvelle. Le maintien des troupes le long de la frontière avec l’Égypte, dans le «corridor de Philadelphie», semble accréditer un tel scénario, inimaginable il y a encore quelques mois.
Un cessez-le-feu permettrait de préserver des vies, mais le Premier ministre Benyamin Netanyahou mise sur la poursuite de la guerre pour conserver le pouvoir, quitte à sacrifier une partie de la jeunesse du pays. Une équation politique et humaine déchirante, qui pourrait finir par se retourner contre lui si le conflit s’éternise. Le temps presse pour la diplomatie.